kmMMà Pfef^f MËÊÉÊÈm DU MEME AUTEUR : Les Flamandes, poésies (épuisé) .... Contes de Minuit, en prose [épuisé). . . Les Moines, poèmes (épuisé)..... Les Soirs, poèmes (épuisé)...... Les Débâcles, poèmes (épuisé) .... Les Flambeaux noirs, poèmes [épuisé). Au Boud de la Route, vers et prose'(0EMES Les chats d'ébène et d'or ont traversé le soir, Avec des bruits stridents de vrille et de fermoir. « Et lucides cristaux suspendus sur la mer Discordante des figures et apparences, Dans l'immobilité de leurs fixes essences, Les lucides cristaux scintillaient sur la mer Et ses vagues, vers l'infini échaffaudées. C'étaient, Platon, tes purs orgueils d'idées De qui se réclamait, pour à l'instant finir, Le monde inconsistant et bref du Devenir. Les chats d'ébène et d'or ont traversé le soir, Avec des bruits stridents de vrille et de fermoir Et des griffes, en l'air, vers les étoiles. « Comme une grotte d'yeux et d'oreilles, ouverts A des splendeurs myriadaires, Les sens braquent leurs feux rouges et solidaires, Par à travers les faits, jusques à la pensée. La mémoire compare, agence et resplendit. L'idée éclate — et la certitude dressée, En mât d'orgueil sur des voiliers de nuit, Monte à l'assaut des mers des univers. Et long rêveur et front ravagé de science, Epicure darde ces vérités, A travers des siècles de patience, Vers notre ivresse d'absurdités. » Les chats d'ébène et d'or ont traversé le soir, Avec des bruits stridents de vrille et de fermoir, Avec des bruits de vis et de coupoir, Et leurs griffes, en l'air, vers les étoiles. « Reposez-vous d'errer pauvres cerveaux antiques, En l'église du dogme et de l'extase, ici, Sans qu'un sophisme éclate en la pensée, ainsi Que sur des lins pieux les ors asiatiques. Les paradis chrétiens, verrières de splendeur, Brûlent, de leurs fe^ix clairs, les murailles nocturnes Laissez croire les yeux, laissez pleurer les urnes Divinement de la croyance sur le cœur, La neigeuse raison gèle le doux mystère Du bon Jésus pasteur qui s'en revient, là-bas, Par les jardins, avec ses pauvres agneaux las ; Laissez croire l'amour et la raison se taire. » Les chats d'ébène et d'or ont traversé le soir Avec des bruits de vrille, de vis et de fermoir, Les chats peignés d'un vent de flamme Ont traversé, de part en part mon âme. « Penser, même douter que l'on pense, c'est être. Première! au jour intérieur, cette fenêtre. L'idée éclot innée, elle se scrute, insiste; L'infini se conçoit : donc il existe, Et Dieu ne trompe pas l'homme sur l'univers. Mais l'âme humaine encore gothique Maintient le corps que rongeront les vers Ainsi qu'un instrument sous son doigté mystique » Les chats d'ébène en flamme Ont traversé, de part en part, mon âme, Comme des rages de vent noir Et des tempêtes dans le soir Et des chocs de marées, Immensément, désespérées. « La raison invariable et fatale, Debout, dans le cerveau, à toutes ses issues, Préside à l'expérience brutale Et la fixe d'après des formes préconçues, Elle se scrute et se juge préexistante Aux sens à l'entendement. Elle a sa -vie et sa splendeur patente Elle est la reine, et vers son étincellemènt Marchent les critiques et les philosophies » Les chats d'ébène et d'or ont traversé le soir, Avec des cris de vis et de fermoir, Ils ont griffé mon cœur elle miroir De mes yeux clairs vers les étoiles; Ils ont mordu, jusques au sang, Mon rêve atrocement agonisant, Ils ont mordu mon cœur et mon rêve et mes moelles Les chats d'ébène et d'or Ont déchiré mon cœur à mort. « Et fleur dernière en la forêt des êtres, Après des millions de jours épars En semailles vers les hasards, L'homme se greffe clair sur ses humbles ancêtres Et lent, s épanouit en suprêmes cerveaux. Matériel pourtant et de môme substance Que l'univers qui s'ignore dans l'existence Et se roule, par l'infini des renouveaux, Dites, vers quels seuils de nocturnes tombeaux? El des mondes encore et puis des mondes Tournent autour de lui leurs mutuels flambeaux, Et l'homme est l'égaré de leurs routes profondes Et le perdu de leur immensité. Les chats en noir ont traversé le soir, Quand le moulin des maladies, Fauchait le vent des incendies, Eperdument, sa voile au nord. Lorsque j'étais celui qui se casse la tête Aux blocs d'hiver de la tempête Et qui recommence, toujours, Sa même mort de tous les jours. Hélas! ces tours de ronde de l'infini, le soir, Et ces courbes et ces spirales Et cette terreur, tout à coup, Comme une corde au cou, Sans aucun cri, sans aucun râle, Lorsque soudain les noirs chats d'or Se sont assis sur ma muraille Et m'ont fixé de leurs grands yeux, Comme des fous silencieux, Si longuement fixé de leur mystère, Avec de telles pointes de clous, Que j'en reste béant, avec des trous, Dans ma tête réfractaire, Morne de moi, fini d'essor, Hagard — mais regardant encor Les yeux des chats d'ébène et d'or. UN SOIR Sous ce funèbre ciel de pierre, Voûté d'ébène et de métaux, Voici se taire les marteaux Et s'illustrer la nuit plénière, Voici se taire les marteaux Qui l'ont bâtie, avec splendeur, Dans le cristal et la lumière. Tel qu'un morceau de gel sculpté, Immensément morte, la lune, Sans bruit au loin, ni sans aucune Nuée autour de sa clarté, Immensément morte, la lune, Parée en son grand cercueil d'or Descend les escaliers du Nord. Le cortège vierge et placide Reflète son voyage astral, Dans les miroirs d'un lac lustral Et d'une plage translucide; Reflète son voyage astral Vers les dalles et les tombeaux D'une chapelle de flambeaux. Sous ce ciel fixe de lagune, Orné d'ébène et de flambeaux, Voici passer, vers les tombeaux, Les funérailles de la lune. FINALE LA MORTE En sa robe, couleur de feu et de poison, Le cadavre de ma raison Traîne sur la Tamise. Des ponts de bronze, où les wagons Entrechoquent d'interminables bruits de gonds Et des voiles de bateaux sombres Laissent sur elle, choir leurs ombres. Sans qu'une aiguille, à son cadran, ne bouge, Un grand beffroi masqué de rouge, La regarde, comme quelqu'un Immensément de triste et de défunt. Elle est morte de trop savoir, De trop vouloir sculpter la cause, Dans le socle de granit noir, De chaque être et de chaque chose. Elle est morte, atrocement, D'un savant empoisonnement. Elle est morte aussi d'un délire Vers un absurde et rouge empire. Ses nerfs ont éclaté, Tel soir illuminé de fête, Qu'elle sentait déjà le triomphe flotter Comme des aigles, sur sa tête. Elle est morte n'en pouvant plus, L'ardeur et les vouloirs moulus, Et c'est elle qui s'est tuée, Infiniment exténuée. Aii long des funèbres murailles, Au long des usines de fer Dont les marteaux tannent l'éclair, Elle se traîne aux funérailles. Ce sont des quais et des casernes, Des quais toujours et leurs lanternes, Immobiles et lentes fdandièrcs Des ors obscurs de leurs lumières; Ce sont des tristesses de pierres, Maisons de briques, donjons en noir Dont les vitres, mornes paupières, S'ouvrent dans le brouillard du soir ; Ce sont de grands chantiers d'affolement, Pleins de barques démantelées Et de vergues écartclées Sur un ciel de crucifiement. En sa robe de joyaux morts, que solennise L 'heure de pourpre à l'horizon, Le cadavre de nia raison Traîne sur la Tamise. Elle s'en va vers les hasards Au fond de l'ombre et des brouillards, Au long bruit sourd des tocsins lourds, Cassant leur aile, au coin des tours. Derrière elle, laissant inassouvie La ville immense de la vie; Elle s'en va vers l'inconnu noir Dormir en des tombeaux de soir, Là-bas, où les vagues lentes et fortes, Ouvrant leurs trous illimités, Engloutissent à toute éternité : Les mortes. LES SOIRS LES MALADES..........................11 I. DÉCORS LIMINAIRES LES COMPLAINTES......................17 HUMANITÉ............................19 LES ARMES BU SOIH....................21 SOUS LES POItCHES......................23 LASSITUDE..........................25 ATTIRANCES..........................27 TOURMENT..........................31 ILLUSION............................33 RESSOUVENIR........................35 LE GEL..............................37 INSATIABLE MENT......................39 les chaumes. ... ..............41 fleur fatale........................43 londres....... ............45 le moulin. ... . 47 les rues......................49 les voyageurs............... 51 l'idole............................55 les arbres................■ • 57 les vieux chênes. ... .... 59 le cri..................■ 63 infiniment..........• .... 65 MOURIR..........• ... 67 a ténèdres................ 69 LES DÉBÂCLES II. DÉFORMATION MORALE dialogue. . . .......... 77 le glaive .... ................81 heures d hiver......................83 si morne ! ...............85 éperdument......... ... 87 priere..... ................89 vers l'enfance........................91 conseil absurde....................93 la-bas..............................97 pieusement.............101 vers le cloitre...........103 les vêpres. . -..........107 heure d'automne...........111 mes doigts.............113 au loin..............115 s'amoindrir. ... ........119 heures mornes............121 le meurtre.............125 la tète..............129 inconscience......... ... 131 la couronne...... .... 135 LES FLAMBEAUX NOIRS III. PROJECTION EXTERIEURE. départ. un soir. 141 145 les lois..............147 la révolte.............140 l'ancien amour............153 la dame en noih...........159 un soir............167 les villes..... ........171 le roc...............177 les dieux...... ........183 les nombres..........................18/ les livres.............193 un soil!. . ...........201 FINALE la mobte 205 ^ sm WJwrnS