c LA £ H À 1U 0 S DE LOUVAIN Opérette en trois actes PREMIER ACTE (L'action se passe à Louvain et à Montaigu en 1755) Une vieille, haute et grande boutique d'épieier; galeries avec escalier praticable à la hauteur d'un étage. Au fond, la grand'place et l'hôtel de ville de Louvain. Porte au fond, entre les deux fenêtres de la boutique, porte à gauche 3me plan donnant par un trois-marches sur le cabinet de Klek; porte à gauche premier plan donnant accès aux appartements de l'étage. 8 C B F 8 I. (Les garçons et les servantes de l1épicerie servent les clients) CHOEUR GENERAL C'est le coup de feu de la clientèle Bourgeois par ioi, campagnards par là; L'un s'accroche à vous, l'autre vous appelle ... Ah ! que c'est donc gai ce désordre-là T LES CLIENTS Il ne faut pas que cela tarde: Dix sols de thé, six de moutarde ! LES GARÇONS Vous perdons la tftte ... vraiment 1 Attendez un petit moment ... LES CLISKTS (criant) Marasquin, riz et pimprenelle, Café, savon, pois secs, cannelle ... S C B H g II KIEK, (descendant par le petit escalier de gauche) Epuisez mes rayons, saccagez mon comptoir. Mettez sans hésiter tous mes tonneaux en perce .' Criez, bousculez-vous, du matin jusqu'au soir. Vos cris et vos chansons font marcher mon commerce .' TOUS iBonjour à H. Kiek, roi des épiciers ! KISK Je vois avec plaisir que vous m'appréciez. COUPLET DE KIEK je vends du thé, du poivre, du sucre et du vin Je vends du suif, je vends de la chandelle Et parmi toutes les boutiques de Louvain, Ha boutique de loin est la plus belle î ZI n'existe pas, sur ma fol, Epicier plus gai que moi : «Chacun proclame roi Kiek près de sa fut&ille Ah î quel métier .' quel beau métier .' XI n'en est pas un qui le vaille. On ne peut trop apprécier Le beau métier d'épicier .' II. que les rois détrônés conspirent en exil, Queles peuples entre eux sans fin s« battent. Ah ! Bon Dieu Sainte Vierge que m'importe-t-il I Les jours heureux pour moi seulement datent ! Quand je vois des ambitieux Périr au port, c'est ennuyeux, Je dis " tant pi3 pour eux ! " ÏPallait pas qu'ils y aillent ! n Ah .' quel métier ! quel beau métier J Il n'en est pas deux qui le vaillent I On ne peut trop apprécier Le beau métier d'épicier I (On entend, dans la coulisse, le chant des étudiants ) . US BOURGEOIS Voilà les étudiants qui passent ... Il paraît qu'ils en ont encore fait de belles cette nuit . PLUSIEURS CLI5STS . quo/donc ?.... expliquez-nous ? KIEK Comment, vous ne connaissez pas le scandale du jour ?.... Ce n'est pas possible î.'... Je ne le connais pas bien non plus .... on dit qu'on a dit qu'on avait dit .... vous savez comme ça va .... Mais voici mon fils Hugo . LE BOURGEOIS Il doit savoir, votre fils, puisqu'il est étudiant, (entre Hugo) SCENE III LES MEMES - HUGO KIEK.- (déclamant) Hugo, qui du sérail connaissez le détour Hugo, racontez-nous le soandale du jour ! HUGO.- (déclamant) C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit (d'un ton naturel)..... la nuit dernière, à l'Eglise St. Pierre... une main inconnue a ouvert, vers minuit, la porte de la sacristie, s'est dirigée vers le bénitier de la porte d'entrée et a rempli ce bénitier .... j'ose à peine le dire, papa .... KIEK .- Parle.... HUGO.- ... l'a rempli ... jusqu'au bord ... d'encre noire .' TOUS .- (en remeurs) Ca n'est pas possible ! Entendez-vous ça .' C'est incroyable .' Ah .' ces étudiants ! HUGO.- C'est comme j'ai l'honneur de vous le dire, oampagnards et citadins. Vous n'ignorez pas que la première messe est fréquentée par tout ce qu'il y a de mieux à Louvain, les membres du magistrat, le sénéchal, le bailli, les officiers de la garde autrichienne, etc. Aussi je renonce à vous décrire .... KIEK.- Non ... »e renonce pas, décris-nous . COUPLET ni BEBITIER HUGO.- I. La face encor de sommeil moite, Chaoun va vers le bénitier, Avance vers lui la main droite St plonge en confiance un index tout entier .' L'église est sombre, l'ombre est grise Mais on distingue cependant Le sénéchal et la marquise Le bourgmestre et son intendant, Sans se douter du sacrilège, On se signe dévotement , On s'agenouille sur son siège Pour y prier pieusement . (11 rit) KIEK.- He ris donc pas corame cela . HUGO.- Je ne ris pas, papa ! TOUS .- (se contenant à peine) Il ne rit pas, papa .' KIEK.ai Je te défends, je te défends de rire____ TOUS.- st yous aTej5 cent foi8 raiaont papa .' Mais peut-on bien se l'interdire Lorsque l'on songe à se spectacle-là ? H. HUGO.- Mais le jour entre dans l'église Bt l'on entend des cris d'effroi, C'est le Diable qui, par surprise, A fait, sur chaque front, le signe de la Croix On se regarde, d'un oeil trouble : Le sénéchal est balafré Bt v'ià que d'une corne double Le comte a le front (geste) décoré .... Le marquis est marqué de même Et le Grand Bailli l'est aussi; Sa noble épouse, en robe crème, Horreur .' montre un triple sourcil î (il rit) KIEK.- Se ris donc pas comme cela, etc. III. HUGO.- Les prfttres qui disent la messe Se retournent très étonnés Et tous - il faut qu'on le confesse -Ont l'air de ramoneurs barbouillés jusqu'au nez Le suisse arec sa hallebarde Accourt mais il s'est - dirait-on -Lavé la face par mégarde Dana un bassin plein de goudron ... Si l'auteur de ce trait énorme Est découvert, il le paiera.... Car déjà la Justice informe Hais bien malin qui le prendra. (il rit) (tout le monde rit ) KIEK.- Il faut bien rire de cela ... HUGO.- Voilà que rit papa .' TOUS.- Voilà que rit papa .' KIEK.- Je ne peux plus me retenir de rire. TOUS.- Et vous avez cent fois raison, papa ! Pas moyen de se l'interdire Lorsque l'on songe à ce spectacle-là ï S C E H B IV. LES MEMES - LE SERGE! IT DU GUET . (On entend battre le tambour sur la place) Le tambour du orieur Retentit sur la place que le silence se fasse Ecoutons la teneur De l'édit du gouverneur .' Silence ! Le tambour s'avance Ecoutons, écoutons en silence . (Roulement du tambour; on a passé un tabouret au sergent qui se tient sur le seuil de la porte, de façon à parler à la fois au peuple qui écoute sur la place et aux clients de la boutique . CHANSON DU GUET Halte là .' Bourgeois, nous voilà .' Voilà le guet qui est toujours gai Toujours dispos, jamais fatigué Grâce à nous la ville est tranquille Saluez, la garde civile Halte là, Voilà ! voilà I la garde civile . LE SERGENT.- Par ordre de S.E. le capitaine gouverneur général, il est fait assavoir à tous et un chacun qu'une récompense de oent écus sera accordée à celui qui dénoncera au magistrat de la ville de Louvain l'auteur du sacrilège commis ce matin à l'église cathédrale . CHOEUR DE SORTIE . Bien osé celui qui rira La justice s'en mêle avec le magistrat ïinl le temps, fini le temps de rire Celui qui rit, ah ! demain pleurera Il faudra bien se l'interdire, Tant pis, tant pis pour qui plaisantera ! (Sortie générale, Hugo entre dans la 3alle à manger .) SCENE V. LE SERGENT - KIEK. KIEK.- que diriez-vous d'un doigt de Malaga ? avant de continuer votre tournée. Monsieur le sergent î SERGENT.- Un enfant de Mars ne refuse jamais les présents de Baochu», honoré Monsieur Klek. KIEK.- ( à une servante) Verse-nous deux verres de Malaga et porte au tambour un broc de Peterman .... SERGENT.- La recette a été bonne aujourd'hui ? KIEK.- On ne peut pas se plaindre. SERGENT.- A votre santé .' s. KLM..- J'espère que voua mettiez "bientôt la main sur le mauvais plaisant qui (il "boit}.... Entre nous, avouez qu'elle est bien bonne ... * BERGSKT.- Je ne veux pas vous contrarier, à cause de votre Malaga, qui m'a l'air encore meilleur..... remplissez-moi donc ... mais bonne ou pas bonne, on est décidé en haut lieu à faire un exemple. Le sénéchal rageant d'avoir été ridicule, a pris spécialement cette affaire sous son bonnet . KIEK.u Une rancune de sénéchal, c'est comme une langue de femme : c'est inusable. SERGENT.- Il faut dire aussi que les étudiants en prennent trop à leur aise depuisquelque temps avec les bourgeois . KIEK.- Ça, c'est vrai .' Si vous saviez tout ce qu'ils me font voir, tous ces galopins à qui je loue mes chambres là-haut.... Et vous espérez qu'on découvrira.....? SERGENT.- On déoouvrira .... Et voici pourquoi on découvrira. Le sacristain qui est entré le premier dans l'église ce matin, a trouvé, près du bénitier, un flot de rubans qu'il a porté à la justice : c'est comme si le coupable avait laissé, sans le savoir, sa signature; il suffit de retrouver le costume auquel manque ce flot de rubans, car un noeud comme celui-ci ne va jamais sans un autre noeud tout semblable. Seulement, ce que je vous dis là, Monsieur Kiek, il faut que tout le monde l'ignore .... KIEK.- Evidemment, il ne faut pa3 donner l'éveil ... à l'éoervelé qui..... SERGENT.- Dites au sacripant, Monsieur Kiek .' (il boit). Je vous présente mes dévoirs ..... KXEK.- Vous *tes bien honnête, Monsieur le Sergent. (Le sergent fait mine de sortir.) SERGENT.- Voici de la visite pour vous, Monsieur Kiek. C'est bien vexant de n'avoir pas le temps de rester davantage ... (Il s'éloigne.) KIEK.- (qui l'a rejoint) Mais c'est Christine et la tante .'... Entrez » entrez .' ne vous occupez pas de la carriole ; Jacob est là pour la rentrer. Ah ! mon Dieu, comme c'est agréable à voir, une jolie fille toute jeune avec une tante qui l'a été. (Entrent Christine et la Tante) S C E N B VI CHRISTINE - LA TARTE - KIEK LA TANTE.- qui a été quoi î KIEK.- Qui a été jeun® et qui est toujours jolie. (Au public) Ca lui fait tant de plaisir... (haut) quel petit air d'iftnooence, elles tous ont toutes les deux. ( à Hugo qui ouvre la porte de la salle à manger) Viens donc voir, Hugo..... ENSEMBIE.- LA TANTE.- CHRISTINE. LA TANTE.- CHRISTINE.-LA TANTE.- EU SEMBLE.-CHRISTINE.-LA TAHTE.-XNSEMBLE.- DUO D'ENTREE Rien qu'à voir notre maintien Tout le monde le sait bien: Sous venons de Mont aigu, Pays de la vertu .' Sous voici faisant le petit voyage que, tous les deux mois, nous entreprenons . Il nous faut de tout pour notre ménage Sous venons, parrain, aux provisions . Le long du chemin, s'il faut vous le dire, Sous avons déjà, mon Dieu, récolté Moi plus d'un baiser (geste d'envoyer un baiser) Moi plus d'un sourire Y en avait tant qu'on n'a pas compté. Cela n'a d'ailleurs aucune importance. Car pour la tenue et pour la décenoe .... Rien qu'à voir notre maintien, etc. LA TANTE.- Et notre visite d'aujourd'hui a encore un autre but, Philidcr.... Vous n'avez pas oublié, j'e3père a • « • i KIEK.- quoi î LA TANTE.- que c'est dimanche prochain la procession de Montaigu, le grand pélérinage aux chandelles .... CHRISTINE.- Et que, comme tous les ans, vous êtes nos Invités, Hugo et vous . HUGO.- Je ne l'ai pas oublié, ma cousine .... KIEK.- Mais moi je l'ai oublié tout-à-fait.... 81 bien oublié que j'ai promis de me trouver avant dimanche à Anvers pour un marché d'huile de colza. — LA TARTE.- Voua ne pouvez paa y aller tout de auite, à Anvers , at revenir dimanche par Montaigu f Voyons, Philidor, un effort ..... HUGO.- Papa, voua pouvez prendre loi sur la place la diligence dans un quart d'heure. (Christine lui fait un aigne d'intelligence) LA TANTE.- Je suis capable de tout pour voua avoir à Montaigu . Mol auaal, j'ai une affaire à régler à Anvers, chez mon notaire. KIEK.- Voua m'accompagneriez, Euphrasle î LA TANTE.- Je voua accompagneraia, Phllidor I klïK.- Dans oetta voiture dont les couaalna aont rembourrés do noyaux da pêche ? Christine.- Et moi t LA T Ail TE.- Ah ! non... paa toi .... KIEK.- Votre tanta et mol noua arons à parler de beaucoup da choses qu'une jaune fille ne peut pas savoir * « • * t LA TAKTS.- Tu resteras loi; nous te confions à Hugo.... s'il vaut bien sa charger de toi, bien entendu . HUGO.- Oui, oui, ma Tante..... soit , je veux bien KIEK.- Et Christine T CHRISTINE (vivement) Oui, oui, son père.... a'11 le faut (en bais-aant laa yeux) et puisque ma tante le désire . HUGO.- (poussant son père) Alors, papa, ne traînez paa . CHRISTINE.- (poussant sa tante) Vous avez tout ca u'il voua faut, ma Tante T KIEK.- Il me semble que tu est bien pressé de me vcir m'en aller . LA TANTE.- Tu m'aa l'air de 8ouhalter que la diligence aoit déjà loin ..... COUPBET DES RECOMMANDATIONS KIEK.- Rien qu'à voir ton père partir, LA TAïfTE Rien qu'à voir a'éloigner ta tante, BMC.- Tu m'as l'air de te divertir î.... LA TANTE.- On dirait que cela t'enchante. KIEK.- Promets-moi, pourtant, mon garçon Sa mon absence d'être saga. ' LA TANTE.- KIEK.- LA TANTE.- Grave-toi bien là ma leçon lia nièce, ne sois pas volage .... Si tu suis bien ce bon avis Ce bon avis, si tu le suis De toi je serai bien contente. CHRISTINE.- Oui , ma Tante . KIEK.- Ton père se réjouira HUGO.- Oui, papa. TANTE ET KIEK.- Cette promesse c'est un gage De la raison, vous avez l'âge. CHRIST INNE à HUGO.- Bon voyage î XX. KIEK.- LA TANTE. KIEK.-LA TANTE.-KIEK.- LA TANTE. - KIEK. - Garçon , je te rapporterai Je te rapporterai, Christine, Un beau ceinturon mordoré Une fourrure palatine. Garde-toi bien des garnements Qui logent là-haut à l'étage. Christine, éloigne les galants Leur ramage vaut leur plumage. SI tu suis bien, etc. etc. (Sur les derniers vers, la servante et Jacob ont apporté les saos de nuit. On entend les grelots de la diligence. On s'embrasse à tort et à travers . Bousculade.) KIEK.- (très affairé). De l'ordre .... et du calme . Tu m'as bien eomprls, Hugo ?.... Et surtout évite bien les mauvais sujets de là-haut.... des sacripants qui, à l'église, remplacent l'eau bénite par de l'encre, Christine .... LA TANTE.- (en sortant) Ne te montre pas à ces enjôleurs .... CHRISTINE.- Non, ma Tante. LA TANTE.- (revenant sur ses pas.) Christine ! CHRISTINE.- Ha Tante ? LA TANTE.- Ils ne sont bons qu'à semer le désespoir dans les familles. Ne l'oublie pas , Christine .... (reprise du refrain) (Christine et Hugo sont sur le pas de la porte* Kiek et la Tante sont dans la coulisse où ils montent en diligence.)' 10. LA TAtiTE.- Tu le vole, Je suis confiante CHRISTINE.- Oui, ma Tante .' Kl3K.- A toi ton père se fie ... HUGO.- Oui, papa ? B~'33J&3LB Ces promesses, ce sont des gages Avez—vous bien ( Koua avons bien ( tou* î Son voyage ! (On entend les grelots de la diligence qui s'éloigne. Hugo et Christine agitent leurs mouchoirs sur le pas de la porto.) a a b $ 5 vu CHRH3TIHS - HUGO (Hugo fait un pas do dan»; Christine l'imite avec quelque timidité). CHRISTINE.- (riant) Eh bien ? HUGO.- ïïh bien, quand Isa cha<-a sont partis, les souris dansent, ma couaine..,. Sapriati que vous êtes Jolie, Christine ; chaque foia que je vous revols ... CHRISTINE.- (minaudant) Depuis que nous nous connaiaaonB, J'ai pu faire quelques progrèa . HUGO.- Ah î Chriatine, j« vous *»oia encore, haujfte comme une botta de grenadier, cueillant dana votre jardin de Hontaigu des bouquet» aussi grands que vous ! CHRIST IN 3.- Ah .' oui, avona~*ious assez couru les bois de la Caaraina, rémpli nos tabllera da myrtilles at de noisettes .' HUGO.- que da bon» souvenirs J'ai gardés de mes vacances chez voua, Christine ! CHRISTINE.- HUGO.- omisTiNE.. HUGO.-CHRISTINE.-HUGO.-CHRISTINB.- TOGO - DUO Rappelez-vous, levée dè3 l'aube, Noua courions les chemins h deux Je crois encor voir votre robe. Et le ruban de vos cheveux. Rappeisz-veua sur le grand chêne Je voua aidaia à vous jucher Je vois les oiseaux nés h peine £ue pour vous j'allais dénicher . Rappelez-vous donc lea lectures Que nous faiaiona dana le vargar . Los merveilleuses aventure a Qu'enauite on contait au berger . Rappelez-vous noa escalades Efc chantant de vieilles chansons ! Ces chansons, je las aala encore; C'étaient de vieux aire du paya . D'où noua venaient-ila T Je l'ignore qui donc noua lea avait anpria ? CHRIST ISS.' HUGO.- C'était quelque vieux garde-chasse. C'était le mendiant qui passe .' Attendez-donc, vous souvient-ll D'un air charmant et puéril ...... CHRISTINE. - (parlé) La chanson de Louvain ? VIEILLE CHANSON CHRIST INE.- HUGO.- CHRISTINE.- HUGO.-CHRISTINE.-VUGQ.-CKRI3T IN E.HUGO. -CHRISTINE.-HUGO.-CHRISTINE.- HÏÏGO. - Enfant, toi dont le coeur varie Conserve tes amours La maison c'est tout. La Patrie Tu dois l'aimer jboutfours..... Le vieux clocher de ton village Le chaume du vieux toit C'est le bonheur tranquille et sage, Enfant, rappelle-toi .' Cette chanson, chère, je l'aime Somme le chant du pays m£me. Je ne sais quels subtils parfums S'exhalent de ces jours défunts .' Je vous nommais chère petite femme Je vous nosimais mon cher petit mari Avons-nous ri i avons-nous ri .' Nous étions fous, je le proclame Ne pensons plus a tout cela. quoi I ne plus penser à cela ? Ne disons plus ces choses-là ? Ne plus dire ces choses-là ? Ce sont des bêtises Ce sont des sottises Mais non vraiment C'était charmant i . •. ... (Reprise de la vieille chanson .) HUGO.- aafin, ça vous fait tout de môme plaisir de vous trouver à Louvain avec moi ? CHRISTINE.- Je suis heureuse de me trouver à Louvain . HUGO.- Avec moi ..... CHRISTINE.- Mais certainement ..... HUGO.- (plaintif) Comme tous avez dit ça ... CHRISTINE.- C'est que je ne sais pas le dire autrement, os qui me fait plaisir o'est de me trouver dans une ville toute pleine de jeunes gens riches, nobles, élégants, qui sont venus de tous les coins du monde pour s'instruire ... et pour verser de l'encre dans les bénitiers .... Ce n'est pas vous, Hugo, qui verseriez ...... HUGO.- Moi,' Vous me croyez un innocent parce que vous m'avez vu tout à l'heure répondre : oui, papa .' lais Je suis un garnement, Christine, je suis un mauvais sujet .'.... C'est au point que, quelquefois, je m'en effraie moi-môme ... A force de me trouver avec les étudiants qui logent ioi, Je suis devenu une espèce de ......; tenez, ma cousine, vous me croirez si vous voulez, mais je suis capable .... je suis capable un de ces Jours de prendre une maîtresse .'. CHRISTINE.- (saisie) Hugo, je ne vous crois pas ; mais, oes étudiants... ils en ont, des maîtresses î HUGO.- Ils en ont tous, Christine .' Mais il ne faut pas le diro, o'est défendu par les autorités académiques . CHRISTINE.- Et quand vous vous trouvez avec eux, vous voyez leurs maîtresses aussi ? HUGO.- Comme je vous vois, Christine .' Ah .' ils s'y entendent, allez, pour mener joyeuse vie .' Tenez, ils savent, maintenant que papa est parti, qu'ils sont maîtres de la maison .... CHRISTINE.- (sursautant) Ils vont venir ici ? HUGO.- Ils se risquent déjà, ils épient ---- je les ai entendu remuer à la galerie comme des rats; oui, je les entends ..... Vous feriez bien de vous cacher, là-bas, dans le cabinet de papa. CHRISTINE.- Vous croyez qu'il faut que je me cache ? HUGO.- Vous n'y pensez pas, ma cousine, anrès ce que vous avez promis a votre tante ? CHRISTINE.- Et vous, qu'avez-vous promis h votre père î HUGO.- Mais moi, je suis un homme, ce n'est pas la mdme chose ! (On entendu du bruit et des éclats de rire à la galerie). Sauvez-vou«, voulez-vous bien vous sauver .' par ici, par ici J (il l'entraîne vers le cabinet, lui ouvre la porte et revient dans la boutique que les étudiants envahissent peu à peu ). S C B N B VIII ÔRANBMISON, MAûARI, VAN BRUCK, de TREMOL, BOGLANDOST, TRUMBBRLAN £, HUGO, LES ETUDIMTS CHRISTINE (sur le pa3 de la perte du cabinet et s*efforçant de se dissimuler) CHOEUR (Christine sur le seuil, fait des fioritures) La maison est à nous .' C'est nous, c'est nous les maîtres .' Ouvrons au large, ouvrons les portes et fenêtres I Soyons gais, soyon3 fous î La maison est à nous i GRAN.DMAISC®Loué soit ton père entre tous les épiciers, ami Hugo .' KAOARI.- Ewiva Kieke .» VA» BRUCK.- Leve Kiek .' ÏRUMBERLANB. Hip .' Hip .' Hurrah .' for Kiek .» de TREMOL.- Au nom dsa 24 années que j'ai passées à l'Université Je demande que le nom de Kiek soit inscrit au livre d'or do l'Epicerie , HUGO.- Croyez, Messieurs, que mon père sera bien touché quand il apprendra ..... de TREMOL.- ....que nous avons bu tout ce qu'il y a de bon à boire dans sa boutique .' HUGO.- Permette î !..... GRAUIfiJAISON. — Pour commencer, je mets aux voix le programme des fêtes a des cérémonies . (Les étudiants circulent dans la boutique , croquent ça et là des fruits ou des friandises). Quelqu'un a-t-il une proposition à faire T Vous, le Ruaae .... BQULARDOFF.- Par St. Vladimir, je propose que chacun entre ici monté sur un cheval ..... GRANDMâMON.- Et qu'on boive du kummel juaqu'à ce qu'on en tombe ... Non, mon ami,c'est trop ru8ae ça.....vous nous l'avez fait faire une fois ..... VAS BhUCK.- Je suis pour un concours de fumeurs de pipes : personne ne parle et personne ne bouge. GRMDMA.B30N.- Vous trouvez ça gai, vous ? TOUS .- Non, non, non .' MAwARI.- Què cè què vous diriez d'une balle In maschero ? 14. VAN BRUCK.- Le même soae comme le passée semaine, neen, neen .' MAÛARI.- Avé ©une concours dé mollets .... ILUSIEURS.- Nous connaissons tous les mollets de Louvain .' CURANIMAISON.- Quel dommage qu'Alvarez ne soit pas loi, il aurait vite fait d'inventer un programme, lui ..... HUGO.- Ah .' Alvarez ! le bout-en-train de l'Université . de TREMOL.- Notre maître à tous I Depuis 24 ans que .... HUGO.- Savez-vous ce qu'on m'a raconté ? que sa famille a encouru en Espagne la disgrâce de Ferdinand 91 .... mais que le plaisir d'être étudiant à Louvain l'en console complètement. KACARI.- On dit qu'en amour ..... QRAbLUMAISGN.- Oh ! en amour, on n'en dira jamais assez, Alvarez a un sourire et des oeillades auxquels se laissent prendre toutes les femmes .' Tous les moyens de séduction, il les connaît î Il est partout oîi passe la beauté, derrière les rideaux de l'alcôve, dans les armoires, dans 1'encoignures des loges de théâtre .' Sa bourse est tantôt plate, tantôt ronde; il est chez lui dans un palais coiame dans une mansarde; il a l'amitié de tout le monde et tire l'êpée avec n'importe qui .... HUGO.- (enthousiasmé) C'eBt un héros, un capitan, un séducteur ! GRAKimiSGN.- C'est mieux que tout ça, c'est un étudiant ! «SCENE IX LES MEMES - ALVAREZ LE DUC (entrant) Un étudiant .' Et il n'est pas de plus beau titre au monde .' TOUS .- Bravo Alvarez .' Alvarez If COUPLETS DE L'ETUDIANT Aimant toute femme jolie Aimant les arts et la beauté, Je goûte à travers ma folie L'ivresse de la liberté .' Dans les farces être homérique Btraver les lois, rosser le guet, Aux magistrats faire la nique Est-il un plaisir plus coquet t Quand ainsi l'on boit et l'on aime Amis, c'est le bonheur suprême Des arts, des femmes et du vin Le vrai paradis, c'est Louvain .' h. qu'ils mènent donc joyeuse vie A Louvain, les étudiants ! Ils sont sans morgue et sans envie. S'instruisent quand ils ont le temps ! Nous ne sommes pas sur la manche Du jeune amant, du vieil époux Hais par une juste revanche, Les femmes sont folles de nous ! quand ainsi l'on boit, etc . etc.... GRANDMAISQK.- C'est un peu grâce à toi, Alvarez, que nous sommes les maîtres de Louvain, maîtres de la rue, des tavernes, de tous les endroits où l'on s'amuse .' ALVAREZ.- Oui chacun sait que l'on nous voit Dans la taverne où l'on ripaille Dan3 les cabarets où l'on boit Mais jamais aux cours où l'on baille. HUGO.- Vous a-t-on raconté, Alvarez, la farce du bénitier ? ALVAREZ.- On me l'a racontée et, comme vous tous, messieurs, j'en ai frémi d'indignation . Espérons que ce n'est pas un étudiant qui a osé .... car enfin, peut-on concevoir que"..... ? (il éclate de rire, tout le monde fait chorus). dfeASDMAISON.- Rentrant) Ne riez pas, ne riez pas, il y a du nouveau I TOUS.- quoi donc ? IRANDMAISON. — Le sénéchal vient de publier un nouvel édit. J'ai copié l'affiche au coin de la rue. TOUS.- La lecture ! (musique du guet, en sourdine) ALVAREZ,- (lisant) "Attendu que le profanateur du bénitier doit être puni d'une façon spéciale e^t exemplaire; "Attendu que le sergent chargé d'appréhender le coupable n'est "pas encore parvenu à l'arrêter; "Le Sénéchal ordonne : 5Le coupable sera condamné à porter sur son dos, pendant bIx "semaines, le bénitier attaché par des bretelles fermées avec "une serrure secrète dont nous, Sénéchal, détiendrons la elef; "Et aussi longtemps que le coupable ne sera pas arrêté, le dit "sergent portera lui-même le dit bénitier sur son dit dos (Rires généraux). de TREMOL,- que dites-vous de cet édit là T ALVAREZ.- Il auraVe m£me sort que les autres édits . Les édit» sont faits pour être transgressés. Rappelez-vous celui qui nous interdit d'habiter avec nos maîtresses . TOUS Chu* : Chut .' ALVAREZ.- Eh "bien que» dans une heure, chacun soit ici avec «a chacune. Nous ferons une fête monstre .' TOUS.- Bravo î Bravo ! Zeer wel .' Brava .' Very good ... ALVAREZ.- Toi, Hugo, tu vas courir avertir, par la ville tous nos camarades. HUGO - C'est que .... TOUS .- Quoi ? Quoi ? ALVAREZ.- Ton père t'a peut-être recommandé de garder la maison ? Retourne donc près de ta nourrice, bambino î HUGO.- Si vous le prenez comme ça, je vous ramène toute l'Université . Pour le choeur de sortie reprise du Choeur u'entrée. SCENE X. ALVAREZ - CHRISTINE . (Alvarez sort le dernier. Au moment où il va passer la porto do la rue, il aperçoit Christine qui se tient sur le pas de la porte du cabinet du père Kiek, croyant tout le monde parti. Elle poussa un petit cri en le voyant .) CHRISTINE.- Oh l ALVAREZ.- Cararaba .' la jolie fille .' Puis-je vou3 demander, Mademoiselle, à quel bcn sort je dois une aussi heureuse rencontre T CHRISTINE.- Moi, Je suis chez mon parrain. Monsieur. Mais vous-même î ALVAREZ.- Je suis étudiant et Je loge au premier étage de la maison. Vous n'habitez pas Louvain, car si je les avais vu» une seule fois, je n'aurais plus jamais oublié ces yeux malicieux, ces charmes qu'embellissent la rodestie et la simplicité, ces maino de fée.... 3avez-vous que vous avez des mains de fée, mademoiselle ? CHRISTINE.- Je sais que vous êtes un flatteur, Monsieur l'étudiant. ALVAREZ.- Et des lèvres dont une infante royale serait jalouse... Bavez-vous que vous avez des lèvres dont ..... 17. CHRISTINE.- Mais tous me faites rougir, Monsieur l'étudiant . ALVAREZ.— C'est le seul moyen que tous ayiez d'être encore plus jolie. Vous ne pourriez pas me causer plus de bonheur : c'est comme si tous me disiez : "Je veu* tous plaire,Alvares.I CHRISTINE.- Vous tous appelez AlTarez ? ALVAREZ. - Oui, Et tous ? CHRISTINE.- Je m'appelle Christine. Je suis de Montaigu, une simple villageoise, tout étonnée de parler a un éléganw caTaller, à un seigneur, peut-être .... ALVAREZ.- Moi Hélas, jolie Christine, je ne suis qu'un pauvre étudiant, proscrit de son pays .... Voulez-vous me permettre ... T (il s'incline et lui baise la main.) CHRISTINE.- Prenez garda .... Si Hugo vous Toyait ..... ALVAREZ.- Hugo ? (riant) Allons donc .' CHRISTINE.- C'est moa couain et nos familles nous ont fiancés (geste d'AlTarez)... quand nous avions deux ans, mais ce n'est pas un Trai étudiant, lui ..... ALVAREZ.- qu'est-ce que vous appelez un vrai étudiant ? CHRISTINE.- Mon oncle dit toujours que les vrais étudiants, c'est ceux qui n'étudient pas .... comme vous ..... ALVAREZ.- Ah .' ce sont les jeunes gens studieux que vous aimes, mais j'en suis un, jolie Christine. CHRISTINE.- Ne dites pas de mensonge ... c'est très vilain ... J'étais dans cette chambre quand vous avez proposé tout à l'heure à vos camarades d'organiser une fête ce soir . ALVAREZ.- (malgré lui) Et vous avez eu l'air de tomber des nues quand je vous ai aperçue à l'Instant . CHRISTINE.- Oh .'. .. Je n'ai pas entendu tout.... ce n'est qu'à la fin que je me suis enhardie à entrebailler la porte ..... ALVAREZ.- Vous Êtes délicieuse____ CHRISTINE.- Curieuse.... un petit peu curieuse .... ALVAREZ.- Mais la fête sera tout ce qu'il y a de plus honnête, vous savez 2 CHRISTINE.- Bien vrai ? ALVAREZ.- Bien vrai ! On lira des vers, on discutera théologie ____ CHRISTINE.- Je ne croirais cela que si je le voyais. Ah .'. si je pouvais voir ..... CHRISTINE. ALVAREZ.— CHRISTINE.- DUO JFe voudrais être une souris trottant partout ... Nul ne pourrait me voir et moi Je verrais tout .. Oui je voudrais bien être une souris jolie î Car je voudrais savoir par quels beaux arguments En s'enfermant la nuit dans une épicerie, On discute entre étudiants Théologie . Méfiez-vous Ah C'est un cas bien délicat : Car la souris souvent est prise par le chat. On doit, étant petit, être prudent quand mfcme Le chat ne choisit pas quand s'aiguisent ses denti Et c'est, chère Christine, une douleur extrême De voir ainsi croquer les gens Quand on les aime . Votre observation me touche Eh bien, je voudrais dans ce cas Etre une mouche ..... ALVAREZ.-CHRISTINE. ALVAREZ. - CHRISTINE.- ALVAREZ. — EU S^LuXiE. - 7Jne mouche i La mouche qui voit tout et que l'on ne voit pas Qui , d'une aile souple et légère, Va, vient, court, voltige, erre Monte, descend, frôle le sol ..... Méfiez-vous, amie î On prend la mouche au vol Chère, faites un autre voeu Souhaitez une forme nouvelle. Eh bien.' je voudrais . Choeur C'est le guet .' C'est le guet î LE 8ERGEKT.- (entrant avec huit hommes; il a le "bénitier sur le dos) Pourquoi, pourquoi tout oe tapage ? Ca ne peut durer davantage ! qu'est-ce que vous faites ioi, A peine Monsieur Kiek parti ? ALVAREZ.- Vous le voyez, on fait la fête Et vous allez, brave sergent, Pour que la fête soit complète ■Soire ce vin qui vous attend. (Il luiprésente un gobelet) Merci vous £tes bien honnête ... Mais chacun connaît son métier Et je vais, parmi vous, continuer l'enquête Sur l'affaire du bénitier . Je tiens dans ce sachet Indice certain, preuve indiscutable quivont me livrer le coupable. Vous allez défiler devantf?°b'il vous plaît . AH î Ah .' Ah .' Ah ï Drôle d'épreuve que cela .' (Reprise du menuet de la présentation. On défile deux par deux LE SERGENT.- TOUS .- devant le sergent qui inspecte à,mesure les costumea Christine passent les derniers .) LE SERGENT.- (brusquement) Voici bien le ruban à l'autre apparié. Alvarez et ALVAREZ.- LE SERGENT.- Mon habit .' le ruban, je l'avais oublié .'.... Vrai ï Dieu .' Enfin .' le bénitier au diable i/rejîU A mci les cent ecua Nous tenons le coupable Arrètez-le . ALVAREZ.- ( se précipitant entre les gardes et Christine) Sergent, non par ma foi. Ce n'est pas lui LE SERGENT.- ALVAREZ à HUGO.- (ensemble) Qui donc est-ce C'eat moi LE SERGENT.- (goguenard) (A Alvarez) Je suis votre humble serviteur Mais c'est vous qui faites erreur (A Hugo) Et vous pas de plaisanterie J'admire la chevalerie .... ALVAREZ.- Vous no toucherez pas à mon compagnon A tos armes, Messieurs î que le sort s'accomplisse (tous tirent l'épée), (à Hugo — parlé) : Toi petit, sauve-là... fuis, mon garçon. (Christine s'enfui* arec Hugo) (Combat à l'épée et choeur final) LES ETUDAKTS.— Voue ne les aurez pas ■Parez donc cette botte Méfiez-vous, soldats S'y pique, qui s'y frotte. Ferrez, coupez, parez, engagez, dégagez Ils sont déjà bien loin, pour eux plus de dangers RIDE A U r* > n»n?t*qmo nom à esq aoiariouo^ en euoV -.S&HAVJA 9£. X 0 -v ; , : . . v . ' < ■) ',. ■ ..••■ , ' ... • V ,, : ( •• U . I (o; Kiu or.ru à \ oU. ealiêtn ) ( T s si sel e« 3 «ov -.ut mute aaj «##cf «iteo o uoJb sinaft ■ ; . r • « -s : • , -, •ie$ural> ®f> oulq XU9 luoq «nîôj ueltf w* 011 DSPXI&iE ACTE . Au fond» le tertre et l'église de Montaigu. A gauche, premier plan, un berceau de verdure; à gauche, deuxième plan, la maison de la Tante avec porte et fenêtre praticable, au 1er étage; à droite, l'auberge des Pèlerins . S C g M E I . LES PSLSRÏSS invisibles dans le cabaret - l'AUBERGISTE, puis HUGO. (On entend le chant des pèlerins derrière le rideau. Puis la toile se lève et l'on voit en scène l'aubergiste et ses garçons . CHOEUR ms PELERIN 3 In't dorp op de bergon Vorsch een in eene grot; Vol glana en vol luister De Moeder van God .' Ave .' Ave I Maria . L'AUBSRGISTE ( à des garçons) Allons, du nerf; qu'on se remue î Voici les pèlerins en vue. Il leur faut tripe, bière et pain, Saucisse grasse et noir boudin .' A la Vierge ils chantent louange Maïs quand on prie, il faut qu'en mange Chacun doit être bien reçu î C'est le grand jour de Montaigu .' (Entrée de Hugo, avec son baluchon sur l'épaule) (L'aubergiste et ses garçons rentrent dans l'auberge). S 0 s ^ E II. CHRISTINE - HUGO (Hugo ae dirige vers la porte de la maison de la Tante) CHRISTINE.- (sortant doucement de la tonnelle) Patt .' Voua arrivez de Louvain ? HUGO - Ah .' c'est voua ... mademoiselle .(il marche vera aile) J'air-rive de Louvain à pied, je me suis levé dès l'aurore, oui Mademoiselle .... Voua êtes toujours fâchée aprèa moi depuia que je voua ai ramenée chez voua ? CHRISTINE.- Toujours . HUGO.- Eh bien, alors, moi je continue & .ftre fâché après voua . CHRISTINE.— Comme de bien entendu ! No manquez paa de le faire savoir h Malle Manola. rentrée ciHHiata»* -^ûand/on emprunte/au lièvre mprunteT se a Jambes « baiaers/on d HUGO.- C'est convenu. Ke manquez pas de l'écrire a M. Alvarea I Mon pàre est-il revenu d'Anvers avec votre Tante ? CHRISTlne.- lia sont arrivés ce matin . Ils sont ici. HUGO.- Votre tante a dû être bien étonnée de voua trouver à Mon-, taigu ? Ooagaont ava8"voue-~e3Cpi'iqM'"~r»~."r^ /h*** , /^Uu* lui "aï dit que je m'erwu*tfia h Louvaij^et que l'étais ii par la d^ïigonce...../ / HOGO.\- La diligence ? j/ m'en apuvle^drai de ce/trajet de Xouvain Montaigu .' ietjjMT^pie^l dans la nuit noire y/e^^-rlvé Hontaigu voua congédié'aacna-iajta/ ao perî^rofe de :ae îepoaar, ne fû^ôe que dans/votre grai HUGO.- Ha petits aiy-iB^ine î CHRIST 12*S.~ Je ne euia plus votre petite Christine. HUGO.- C'est bon . CHRISTIilii.- Dites-moi en deux mots maintenant ... Après notre fuite, que y»est-il passé dans la boutique ? A'-* (Hugo ne répond pas ) Je voua en prie, mon petit Hugo. HUGO.- Je ne suis plus votre petit Hugo. CHRIiSTXiïS,- Oh î. ne m'agacez pas, ne m'agacez pas ! Prenex garde I Vous ne voulea pas me dire comment s'est terminé le combat entre les étudiants et le guet ? HUGO.- Soit; je consens à voua confier que personne n'a été blesaé ni ra&ne tué, iJM-ijttrji JJ-Uj^jAtakl-sn 1-j vMaur i'tnoiM 1 > -a ICC. . .cj a ~a,usqus le sergent çon- , tinue à rnrrnninîiei muni ln ; ilitn rln, ïitfaltlip j ii 1 f ' £* CHRISTIKS.- St Alvarea ? HUGO.- Ah î quant à Alvarea .... eh bien, quant à Alvarea, voua ne saurea rien . CHRIi>TI3HS. — Eh bien, c'est à lui-aSrae que je a»adresserai, non pas à Louvain, mais ici à, Montaigu - car il va venir. Monsieur; ce serait la première fois que les vrais étudiant» de Louvain ne viendraient pas en Eande h. Kontaigu le Jour des chandelles . HUGO.- Il n'est pas impossible qu'il vienne, mais de là à vous trouver ] CHRISTINE.- Ça o'eat mon affaire. Je n'ai paa besoin da voua pour Ça» Monsieur . HUGO.- Une minute » Si vous le prenez comme ça, J'aime mieux voua raconter .... (On entend les premières mesures de la marche du Guet de Louvain) CHRISTINE.- qu'est-ce que c'est que ça ? HUGO, -(terrifié) Rentrez vite... c'est le Sergent avec le guet de Louvain... s'il voua reconnaissait, (il la pousse dans la maiaon ,) (Le guet rentre sur l'air : Halte là .' ) s c g h a ni HUGO « LJî SSHGSIT - L'AUBERGISTE puis CHRISTINE SSHGSîiT.- Tiens, M. Hugo ! Vous êtes h Montaigu aussi, vous ? HUGO.- Je suis venu voir ma Tante comme tous lea ans à la procession des chantellea.Mais voua-nTme ? SSRGH^T. — Bïoi ?... je continue mon enquête... Il faut qu'on en finisse, j'en ai plein le des... Je me fais l'effet d'un escargot qui traîne sa coquille (lea hommes du guet rient) Silence î... ïe riez paa, M. Hugo . Air du bénitier Sous ce fardeau mon dos éclata Àh î quel aalhour .' Monsieur Hugo Do porter sur ses omoplattes Un bdnitior ->eaant plus de trente kilos î Davantage chaque jour Je me courbe J'coraaence à marcher sur lea g'noux Ah ! si je tenais, le fourbe ' Je crois qu'je lui tordrais le cou* Vrai oui î 11 faut que Je me hâte Jaraais cas ne iuii plua urgent Car Je deviendrais cul-de-jatte î Hu&o C'est très u»auv&is pour un sergent î Sergent &e riez pas coMae cela, Huf-0 Je ne ris pas, 3ergent Toua Il ne rit pas Sergent (bis) ilu^o Jo ne voudrais même pas sourire Car votre sort e«t bien trop affligeant . de^aar personne dans^Oug^e 100 aurfaotSa à r pobourgeolae^arfî^Sïi^î^jl^daae,/ea l^vea 'pa^/W^^r^éy 0a n'on ^aà^rassin^ /©elle-môrs î ^JfcQia/aais Mt^lra^erg^^ - Bien, Ma "je Voua^majptd» oamon dévoua ayoir^^Pôngâftx^ V Je a^aa ^lua ava tirai, mal» .11 aval a fait no&^dœ-olrf ■ £' «jeule:»i'™rit av*c setter Wce't'té 'Hxrvotx* ne ■ Ça»m.pas;J&g&iii^l^ . HSBGSKT.- Voyez-vous, Monsieur Hugo, le premier devoir d'un sergent qui veut arrêter un coupable c'est de a,-terchetpartout. -mùi-0 Ju marchant'^"iir^rm la rue des a été assassinée il y a deux mo^Eaème personne dans^aus^de îou ma^aoris'^-Je f rapmié à bourgeoise ne t - - aswseei n a Va^'ni^ n«fl au* la re^ffli^trt ftat bonnet. ceQ ^frgftSïMn»>1|ne lâlÉttfc rlirn . (Vnynnt Htmhrr;Miirtffl ) •— . ^ Venez un peu ici, vous . Répondez moi et faite* bien attentieè à ce que voua allez répondre . VABESB&im.- Vous n'allez pas a'arrêter î B2HG.- Je ne sais pas; ça dépendra, Avea-vcua remarqué si, parmi les gena qui sont entrés chez vous aujourd'hui, pour boire ou manger, il y en avait un à qui il manquait un ruban à la jambe droite de sa culotte ? L'AUSSEGISTS.- Comment voulea-voua que ÔSH0S1T.- $»e demandez paa comment je veux; répondez si vous avez remarqué ai parmi les gens ..... L'AUBERGISTE.- Je réponds $ on .... SSRGEï'T.- (inscrivant) A répondu ïîon.... Je vous demande pardon de vous avoir dérangé, vous pouvez disposer . (aux soldats) Allons voir dans un plus grand .. Une, deux (reprise de la marche et sortie) CHHIOTIIS.- St voua croyez que ce sergent 1k m'aurait reconnue ? HUGO.- Bien sûr . CHRIST M.- Il est trop bf te pour ça . de vo us lais z HUGO.— Voilà votre Tante et mon Père. 6. suas IV HUGO - CHRISTINE - fêlEK - LA TAKTB (On entend la voix du père Kiek ^ui paraît aur le seuil, bientôt suivi de la Tante et qui dit ï ) KliSK.- Ah t te voilà, mon garçon î (il 1*embrasse) HUGO,- vous avez fait bon voyage, Papa î KISK.- Excellent; j'ai acheté une cargaison de farine de lin pour faire de la moutarde. LA TARTE.— (entrant) Voilà un garçon courageux ! Bonjour, Hugo. Kl SX.- A propos, à Louvain, quoi de nouveau garçon, depuis mon départ ? HUGO.- (embarrassé) A Louvain ?.... à Louvain ... mais tout s'est bien passé... très bien passé .... c'est-à-dire que le jour ott vous êtes parti .... des étudiants sont entrés par hasard pour acheter de la chandelle ..... LA TANTE ET KlEK.- Et puis ? HUGO.- Justement... voilà !.. et puis .' Et bien ... et puis , les garçons d'épicerie étaient partis ... la guet est venu par hasard.... parce que le sergent croyait qu'on se disputait.... Alors ... hi .' hi ! hi î ah ! qu'elle est drêle, celle-là.... Figurez-veua que .. oh .' oh ! oh ! le bénitier ... hi 1 hi ! hi .'... et puis le sergent qui ... oh ! oh ! oh ï... et le ruban, ah î ah î ah .'... alors, moi, de mon et té... ah ! ah ! ah? ah.',, non, o'eat trop dr&le, je ne pourrai Jamais le raconter., et ai vous le saviez .... hi,' hi! hi.'.., voua ne pourries paa faire sans vous tordre ... hii hii hi!... (sérieux) c'est impossible. c'est trop comique ... je ne peux pas . KIEK.- Eh bien, tu le raoontaras une autre foie, mon garçon . Je regrette seulement de ne pas avoir été là . LA TANTE.- Mais, tu étala là, toi, Chrlatine . CHRISTINE.- Moi, ma Tante, j'étais justement aux vêpres . KI3K,- Enfin, vous avez bien suivi tous les deux nos bona oonaeila ? LA TANTE,- Le principal, c'est qu'il ne a'eat rien paaaé de regrettable. CHRISTINE.- Oh pour ça, ma Tante ! LA TA TS.- (souriant) Alors..... KÎSK .- A la bonne heure. LA TA TE.- Noua voilà tranquilles . ? air m REÂim ACTS .- KI&K,- Mon garçon, je t'al rapporté LA TAHTE.- J'ai rapporté pour toi, Christine Kl Un ceinturon tout chamarré LA TAKTS.— Une fourrure palatine &IKK«- Pour un père quelle fierté D'avoir un fila ooiama une image ! LA TA TS.- Quel orgusil pour la parenté D'avoir une nièce luasl oa^a. KIKK.- Tu suivis bien mas bons avis LA TAi?T£«- Mes bons avis, tu las suivis .' Ah I de toi j c suis bisfl cou tente, SftLAEù.~ Ko, du whisky avec de l'eau bien chaude, c'était plus meilleur . ALVAREZ.- Je voua dis que ce que je ressens c'est de lsamour profond, c'est la i:âAI30feAh .' que c'est surprenant î 4LYARSZ.- Qu'est-oo qui te surprend ? TOU-S .- Ah.' que c'est «tonnant î ALVAREZ.- JPour^uoi cet étonnement t GRAKLMAISOS,— Parce qu'elle ressemble à cet étudiant Que nous avons tiré des griffes du sergent J t0u3.- Oui, ««as l'épicerie .' ALVAREZ.- (avec vivacité) quelle plaisanterie .' ORAKMAISO».-ALVAREZ.-(hauasant les épaules) Vous 0tes dans l'erreur .... S'est peut-*tre sa soeur .' Allons .* regardez-la, je vous prie. COUPLETS I I. A 3g tromper chacun s'expose Je ne dis pas que de profil, Il n'y a pas ...hum !.. quelque chose ...c'est bien vague et bien subtil ! Appelez-le bon sens à l'aide rien re restera d'ambigu : L'autre débarquait de Suède; 2&td'mola elle est de Montaigu. GRANi)¥AI80K(avec un geste de doute) Je me trompe ... ALVAREZ.- Grandœaison)Tu te tro:npee . CHRIST BIS.—(riant) Il se trompe 1/2 CHOEUR Sous nous trompons . l/Z CHOEUR /ûus vous trompez ALVAREZ & CHRI3TIM1 (englobant tout le ,-àonde dans un geste) Ils se tromoeat . û I CHRISTINE.-(gatment et gentimert) GRA&ajMAISOIJ.- II. &on, l'on n'est pas à ce point dupe I Je ne peut Stre qu'en riant C-ue l'on prenne pour cette jupe Un juste-îiu-corps d'étudiant Messieurs, je n'ai point fait d'études Hai3, sans savoir grec ou latin, Je distingue avec certitude Le masculin du féminin . Je me trompe.... etc. (On rit. Sur les rire a, Alvarez tire Grandciaison à l'angle de l'avant-soène et lui dit ) : ALVAREZ.- Kon, tia- ne te trompes pa o ...c'est elle .... GRAHDMAICOM.- Quoi ? ALVAREZ.- Le Suédois, Christine ï Chut î Je t'en supplie, mon bon, mon cher ami, éloigne-les. Envoie-les sonner à toute8 les portes de Montaigu . GRANIMAISON.- Ça va .... En route camarades. (sortie sur le chant des étudiants) S C S y E vii ALVAREZ - «CHRISTINE ALVAREZ.- Enfin l je suis près de voua ! Enfin, je voua regarde. Enfin, ma main touche votre main .' Ah ! Christine, je hénis le hasard .... CHRISTINE.- Vous l'avez "bien aidé un peu, le hasard .... car enfin, si vous n'étiez pas venu à Montaigu.... ALVAREZ.- Mais il n'y a plus moyen de causer ici. Entrons cnez vous. J!ai tant de choses à vous dire . CHRISTINE.- Entrer dans la maison .' Vous n'y pensez pas J ALVAREZ.- Je ne pense qu'à ça, au contraire ! CHRISTINE.- Mais ma. tante va revenir des vêpres . ALVAREZ.- (bondissant)Vous avez une tante ? (très calme) Ca ne fait rien, je vaia la tuer . CHRISTINE.- Tuer ma tante .' Mais je vous le défends bien ï ALVAREZ.- Vous ne voulez pas que je la tua î Je ne la tuerai pas; mais c'est bien pour vous faire plaisir . ESt-elle à cheval sur les convenances, votre Tante ? CHRISTINE.- Elle monte k califourchon . ALVAREZ.- Un dragon de vertu .' CHRISTINE.- Un dragon que mon parrain embrasse quand il se croit seul avec elle . ALVAREZ.- Ah î oui, votre parrain, le gro3 épicier .... celui qui me loge.... Et il embrasse votre tante dans les coins ? CHRISTINE.- Je l'ai vu tout-à-l'heure. ALVAREZ.- (bondissant) Comment, il est ici i chez vous ! CHRISTINE.- Avec Hugo. ALVAREZ.- (trépignant) Mais tout Louvain est donc à Montaigu î CHRISTINE.- Mon parrain et Hugo iront certainement vider bouteille au village avant de rentrer» maie ma tante va revenir . ALVAREZ,- Par St. Jacques de Compoatelle, comment allona-noua faire pour l'éloigner V CHRISTINE.= Maie je ne veux paa cheroner à l'éloigner..... ALVAREZ.- Oh ! ce n'est pas voua qui cherches, c'est moi . CHRISTIKS.- voua croyez que c'est nécessaire ?,... ALVAREZ.- Tout-/à-fait nécessaire; sinon nous ne pourrons jamaia causer à l'aise; je ne pourrai jamaia voua murmurer à l'oreille l'aveu qui monte de soc âœe; voue ne pourriez jamaia me répondre que vous m'aimez. CHRISTINE.- Vous m'étourdissez . (On entend le Hem de la Tante dana la oouliaae) C&RISïINiS.- M& Tante! sauvez-vous I Voua ne savez pas à quoi voua vous exposez .' (Elle gagne la porte tout en parlant) ALVAREZ.- Mais comment voua revoir ?.... On baiser ... sur la main.... seulement sur la main. CHRISTINE.- (sur le seuil) Tenez (elle lui tend sa main qu'il baiae paasionnement). Si vous voulez me revoir, voici ce qu'il faut faire.... (Paraît la Tante qui fait un ..."C'est moi" terrible.) CHRISTINE ET itf»VAR2Z.~ Trop tard .' s a s g a vin LA TAU TE - C'tRISTINS - ALVAREZ LA TANTE.- Alors, c'eat ça que vous appelez récnauffer la pape au ri* f Je vous fais tout mon compliment . Monsieur voua aidait peut-£tre. ALVAREZ.- Voulez-vous me permettre ? LA TANTE.- Ce que Je puis vous pernettr , jeune homme, c'eat de vous en aller cette fois-ci sana que je mette la garde à vos trouaaea. Mais ai Jamais je vous revois rôder par ici, lea soldats du bailli vous apprendront comment ils font respecter lea jeunes filles à Montaigu. (Prenant une attitude théâtrale). Allez, Moneieur !!! ALVAREZ.- Mais .... LA TANTE.- Allez, Monsieur !! * « v^W , (Chriatine envoie un baiser à Alvarez, derrière le dos de sa Tante celle-ci se retourne.Alvarez en profite pour renvoyer le baiser. La Tante et Chriatine rentrent dana la maison et ferment la porte) ALVAREZ.- (en trépignant)Ah ! non ! 9a ne ae passera pas comme ça . GRAliimiSO» - ALVAREZ OaRAHMAISO®.- (sortant do cabaret) Eh bien, elle est partie ? ALVAREZ.- &on ami. c'eat épouvantable; il y a une tant», une tante qui est tombée dana mon amour comme une chenille dana un verra de Champagne.... L'aiasea-raoi, Grandmaiaon.... Je vaia me jeter dana le JDémer . (Ot* èhtend dana la oouliaae le châ^fdea filles de ferrie) ALVAH 32. i. qu'eat-oe que c'est ytot ça î §RAHJDMAt«ok.~ C'est la cortège des serran tea de3 f e r rae a dtepinoiaea qui fai%| le tour du village pour recueillir de pape au riz. ALVAREZ.- Alwr*. ellea/vont venir fw*pper là î(il montre la maiaon) «RASi3ffAX:>0*i.- TaWr^oJ, il me vient une idée... Obaervona par ici. (ila gagnent à ga&qhe le beroead de verdure). ( ;statrée du cortège dkla panéau ris; d'abord lea ohoriates femmes, puia aix fflartdtona tra^eati^, puia le co.rpe de ballet en payaannea campinoiaea. Les marœî.tCna entourent .tfn énorme chaudron porté par deux paysans ai/moyen d'une p«rche passée dans l'anae. Le cortège défil» on faisait le tour de yk acène, le chaudron au milieu du théâtre. Au moment ch le derniyr marmiton paàaera devant Grandmaiaon, celui-ci lui métrera une piè^ç d'or, t>'aUirera dans la couliaae gauche en la prenant par le bra^ et diaparàftra avec lui et avec Alvarez .) umcjà -:- CHOEUR ..............'.'». ................. ff - \ / ,ée porte J'apporte Un chaudron Luisant et rond> Qu'on y mette (tyt'on y jette ^ea plats au Mets favoris Gens bien appris, a l'on nous donne de la bonne Pape au ria. En récompense Kous allons voue Jîontrer la danse de chez noua . (à la fin de la marcha, apfest an place pour uni courte bourrée que le corpa de ballet danae, tandis que lea choeurs chantent. La Tante, Sur la aeull, a asiate avec Christine, à ces évolutions . ) Je vou» avais reconnu 14. 0HHI\tIî S.- (un grand plat de pape au ris dan» le» a»in») Je vaia corser notre obole dan» le chaudron, /£a tante. LA TAKTV- Je vou8 interdis de sortir àe/la maison, voua m'entendez! (Regardant circulairement au dehoxjaJ. Je me méfie, (criant) Quel ««t 1.0 marmiton qui vient chercne/T la pape ? ALVAREZ.-(eàtrant par le fond en marmitonj^e sera moi ! TOUS.- Un nouveau ? ALVAREZ.- (imitante un jeune patronnet). Je couir^ après voue depui» une heure (s'avançât vers Christine} C'est moi qfui vais à la Jolie demoiselle, parce je suis/le plus petit .(On rit). LA TANTE.- Tu es bien xjeune,/pour *tre déjà pâtiaaier" ALVAREZ.- Je ne auia quWpprenti. Je travaille chez mo\ oncle, le plus ancien pâtissier deAt. Trond. Mais je connais toufcea lea meilleures recettes . O'eajs dà^s la famille .(On rit.) \ LA XANTE.- (rient et afoRtrentVle pot que tient Christine). J» parle \$out de qu/ le pape ^u riz de ton oncle ne vaut pas\la Lenne. / ALVAREZ A Je n'ai/qu'à tremper un\dqéfgt.. . J» vaia vou8 le dire ^out de sudte. (ma à Chriatine pendant que la Tante jette un d'oeil\yersif la gauche, pour voir si Alvarez ne rCde oaa.J/C^at moi f \/ \ CHRISTINE. - ALVAREZ.- Mtes~no\vite le moyen , (La tante lea regarde) CHRISTINE^ Chut . (Alvarez trempe son dolgl^ dans le poj/et goûte). LA TANTE J- On voit que tti as l'habitude .(0b\h .) / ALVAREZ.-17'est-ce pat? LA TANTE.- Ton oncle ne te &i\ rien çunnd il te K^rprend à tremper ainsi ton doigt ? ALVAREZ.- Je tâche de tromper la\?urve il lance ./(On rit.) / LA TANTE.- Et tu y réussis ? / ALVAREZ.- Maiequelquefois . (On rit. LA TANT s.- Enfin, comment la trouves-tu Xa pape au riz ? ALVAREZ.- Excellente. Hais çe ne vaut fia a celle que l'on fait avec la reéette de 3t. Trond. / / s—nous—la m peu ta reostts/pWr voir Vous voulez . / \ an Xa papb au a Pour faire/Une pape au riz, \ Ontueuse et parfumée (bis en choeur) Çui, -^ieux qu'un choux de Paris \ Soit crémeuse et bien formée (idem) D'un rir blanc et délectable \ II faut qu'on fasse le tri (idem) C\eaV le. base indispensable D'ùné bonne pape au rir . (idem) du lait bien «feoré» / $utausait$t voua fer^z cuire y Sur Nui feu bien modéré, / En tournant, faites réduire/., lîette;É\r£"ill? et cannélle/ Dès q,, mélange a pria/. C'est pnr\leur parfum qy*oxcelle La meilleure pape au riz f Pour finir, avec"afeour, \ Caramelles un grjm^mo le, \ Puis mettez le /tout au four. Pour que la cnoftte g'ampoule, Servez bien enaud sur i^aaaiette Voue aurez 2e premier prix; Voilà l'exacte recette \ Le la bonne pape <\\i riz .' \ (à chaque fin dV couplet, une7ronde se noua autour du enaudron, Alvarez est grimpé auï\un eacabeau et brandit la louche. Via dernière reprise de la ronde, H. entraîne la tante et Christine dana le cercle «es danseurs, parvicnKà perdre la tante et, tirant Christine à part, lui dit vivement) \ f LA TAKTK.- Allons donc.» ALVARIZ. îlotre/reoette est incomparable 'Prene^xdea oeuf a bien choisis, /Dont le \lenc vite s'agrège, *>our qu'ils .ecient bien réussis Sitôt battèz-lea en neige. Qu'un peu de. safran leur donne Le ton d'er èfs canaria. Ainsi l'en ffn-t de la bonne, De la bonne paj-e au riz I LA TANTE.-ALVARSZ. - ALVAREZ,- ratt bientôt à la foaêtyr^i a voie.} /> /^H bulij du q( ne fin 1 de pantomime, ee^H^-rT^aitend iso^fSîlP-urîaigne de diaparaît e gauche en"~ïa&se temps ière figurante a a h a e x christine, la tamïe puia gramima13013 LA TA«£S.- Allona^-allona ! rentrez Jhy^stine; Je n'àim# plue vôu^ Voï>-4^nora; j'ai r^ea^l ouvert , ma rîi-à.çe et le bon> J®ais d'a\, bord Je a faire le la maiaon ^^ (Grandmaiaon1 enJLCIpS;r_5rînoline en ^ saluant juaqu'à terre£/^ 8RA&iJiAA13GK.- Excusez-moi, ïladamo, si j'ose voua demander ceci sans être connu de voua; vous n'auriez pas rencontré la princesse Eaperanza délia Mlllaflor t LA TAiîTE.- Je aula Euphraaie Van Ctoisea .... GRAifJD&AISOK.- C'eat étonnant .. . cet air distingué, ce port majestueux, ce maintien ai noble .... j'avala cru .... Et je m'y connais, voua pouvez m'en croire: Je aula le chevalier Suaôbe de la Poivrière* LA TAKTE.- Voua me flattez, jeune homme .... GRAiiiMAlàQH,- Bigures-voua que je aula à la recherche de la prinoeaae Eaperanza..., quej'ai rencontrée la moia dernier à Bruxelles, au palaia de notre bien—aimé gouverneur général. J'avaia appris qu'elle devait se rendre aujourd'hui à Montaigu avec la Sénéchal da Louvain et sa suite.... Kais pui*-Je me plaindra alors que, au lieu de la prlncaaao o'eat voua que ja trouve sur mon ohemlnT LA TANTE.- Honaieur ....voa parolea me troublent . PRAHLHAI3G2).- Soua autrea, gana d'épée .... la TASTE.- J'avais toujours dit que j'étais fait» pour les gens d'é-pée, •, Ah ! mon rtva ..... SBMimiâOS.-. (Christine rit) Vous ries, Madame î la tAETS.- Moi, Monsieur le Chevalier, Dieu m'en préserve.... Cetto princesse Saperanza..... Je devine que voua ttes la vietlas d'une grande passion .... d'un amour malheureux .... d'un amour qui doit être consolé . QRANIStAISON.- Ah î oui..... la princesse Kaperanaa ! C'est étonnant oe que voua devinas juate.... Il faut vraiment qu'il existe entre noua une attraction aecrète, inconnue do nous-r.Émes . LA TANTE.- Inconnue parce que nous ne noua étions Jamaia rencontrés. Noua gommes comme deux nuéea d'orage qu'une étincelle enflamme ..... QltANdmaisqs.— C'eat ainsi, madaue, qu'éclats véritable aaour . LA fANTB.- (prenant la main de Gr*nd»aaiaon} Si voua pouviez mettra la main sur mon coeur..... quatuor la 'xasts Mon coeur que l'amour hante Dana une forge ardente S'embrase en ce beau Jour ! Tous les marteaux d'amour La battent tour à tour (bis ) \ grasvmaison . Ah !dieux ! quelle est ma gloire ! - 8n aigne de victoire* L'amour bat du «.ambour Mon odeur est le tambour d'amour ! LA TANTE. Tiens» tiens, mats la main là ! Sens-tu ? tipe ti ti peti po ti S drandhaisou. Ah ! comme ton coeur va ! Et toi ! mets ta main là. Sena-tu t pa ta pan pa ta pan pa ta .' SriOSiBLS. Sais-tu pour qui l'amour Avec ardeur Bat en ce jour Sur mon coeur Ah I j'aime aana que J'en dise rien Tu le devines bien ï Tipe tape Contras il frappe J etc. CHRISTINE ET ALVAREZ. Ah î eo ;me son coeur va I (Christine à la fenêtre et Alvarea sur le seuil accompagnent la suite en quatuor.) etc. LA TANTE.- Viens î viens me conter tes chagrins dans le mystère du petit bois de obânes ... là*»». Je te consolerai. Tu me diras tout .(elle l'emmène.) QRAMDMAISOK.- Tout î... tout J LA TANTE.— Et le reate .» (ÎRARMAISO^ .- Ah î non , pas le reste ! (Ils sortent en courant). S G E S e XI ALVAREZ - CHRISTINE ALVAREZ.- (/bortani, du berceau dans son premier costume, en riant) (à Christine qui est apparue à sa fenêtre). Eh bien, je vous félicite, vous avez une tante volcanique . CHRISTINE.- Avoues aussi que votre ami à la manière. ALVAREZ.- L'amitié a frayé le c.nemin à l'amour. La bonheur est à nous; rien ne peut plus nous empêcher d'abandonner aux lèvres d'un amant votre petite main blanche. ~>.e aer,i,tea-ynt en main le bâton olassique). Voyez^tf^tre 'air ingénu Et youS^^èr aiCconvain c u CHRISTINE ET CHRISTINE.- ALVARE£<- (à ce mom; CHRISTINE.- ALVAREZ. - LE SERGENT.- (Se moquant ~ à un de ses.soldats qui sort.) A voij? votrè\air jRObigh Je n» auis pas. Convaincu ûue vous êtes de,Montaigu le la vej &LVAREZ.- (furieux) Mort de ma vie .' Il ne sera pas dit que je laisserai un sergent se moquer de moi .... CHRISTINE.- Songez à moi, mon ami ! LE SERGENT.- Doucement, doucement . ATyV^ftTj!1?. , - n» qna ypn■':. .. {j ù£ —, . ' - , E : : ( ■ " ' . •. • . -il t j (ea'taaï s?*l srwca £ >1 {IR8S é ©onteftfffîoo i o t . . ■ ' ' • : . " ' , > ;» 1 • r ' i r... v : -, » . . . • 1 ! : . ; n : : ■ »Î 'i. : 0,: t- aitso , . Î^IOÎ J • l 0 'i ■ ' 'il l#! 8««i) ers* m? «ntffrr eJ «aitôva* «a ttwoV e s* ■ ■ e|,f I,-:-.: k'iOv . - •'• -iC .. i ;.; ï*ir-ï; c- THOISiaOB AUTK Un salon eue2 Alvarèx, donnant sur une magnifique aalle de bal, ornée de torchères, de girandoles et de buffets, et que l'on voit lorsque les rideaux du . ond sont ouverts . A gauche,premier plan, une grands fenêtre praticable ouvrant sur la rue. A gauche et à droite, deuxième plan, une porte en pan coupé donnant sur les petits âalona . a c s 11 s x CHRISTINE suivie ds MSLX.33 et d'ELVIRS . (Elles sont accompagnées d'autres femmes de chambre. Christine est en tirand costume de cérémonie. Bile porte une coiffure de cour Louis XV très haute et très compliquée. CKRIqTXKS.- Ah! quelle coiffure incommode MKL18E à aLVIiïS.- Haie c'est la mode .' CHRISTIHS.- Ah ! que cela me contrarie Laisaez-moi, Je vous en prie. TOUTES.- Mais c'est l'ordre de Monseigneur Madame, il veut vous faire honneur 1 CHRISTllîS.— Cette coiffure, Cette parure. Me mettent à la torture. SBVIRB & MBLISI.- Es montres pas d'humeur, C'eat l'ordre de Monseigneur . MELlijS.- Voilà tous V03 bijoux .... «aRISTXBS.-. .... des bijoux ? M8LX3E & SLVXRB.- Ordre de Monseigneur : ces bijoux sont à vous .' aan xx LSUS iiEMSa - LA TANTE LA TA TE (entrant, très fardée) Comment me trouves-tu..,? CHRI3TXKS.- Oh .' Ciel! c'est vous, ma Tante ï X*A TANTE.- Christine, suis-je asses plaisante ? CHRISTIEE.- Comment I cela vous représente ? ES SEMBLE.- Ah ' corne vous voilà ,' XI faut marcher en cadence JPorter porter ce fardeau-là Voyez comme il balance Bien n'est si drôle que cela .' BLVIRE ET MSLISE.- Il faut prendre un air d'importance On air qui très bien voue aiéra. LA TAKÏE CHRISTINE quand Philidor aie verra quand Hugù ainai me verra Comme il rira .' Comme il rira I GAVOTTE KLVIfig ( à Christine) D'un doigt à peine qui vou4 touche Laissez-moi voue mettre une moucha. 2CSLI3S (à la Tante) Souffrez que j'en place une loi Le teint sera tout éclalroi. SLVIRE Ce sera, dana la poudre blanche Comme une mouche dana du lait . MSL13S.- Pour voua, un plomb aur une planche, Un raisin dana un pain mollet . CHRISTINE.- Do la mode, o'eat là le charmant badinage. LA TANT2.- Non, rien ne vaut un grain dana lea Grâces placé. CHRISTINE.- C* vieillit gentiment oellea qui n'ont paa l'âge LA TANTE.- st cela rajeunit «elles qui l'ont paaaé. (Heprlae par lea femmes de chambre qui aortent) S C E -T s III CHRISTINE - LA TANTE - de TREMOL de TREMOL - Monseigneur m'envoie voua demander, Mesdames, ai voue etaa prfltea . On n'attend que voua pour commencer le bal . CHRISTINE.- Comment, Monsieur de Tréaol, voue ici !.. Voua aves dit adieu à l'Unlveraité T (Pendant tout ce dialogue, Chrietino aaaale aaa bijoux, se regarde dana la glace ot achève de ae parer) de TREMOL.- J'ai été étudiant pendant vingt-troia ane: le Duc a'a convaincu que oTétait aaaez, et II m'a fait Garnitlé de S'attacher a sa parBonne; c'est moi qui aérai déaormaia chargé d'organieer aaa fîtes et divertiasementa . 6 LA TA j^ajportea-voua dea nouvelles du chevalier Eueèbe de la aiRISTIKS.- Voua n'allez paa recommencer, ma Tante ? LA TANTE.- Il sera au bal puisque c'eat un ami du Duc. (Ella ™ »ina» *llt &l :VlaCe' ^^^ qU9 Si Tré^lVdî^" cl» TREMOL.- (à Jhrlatine) Un aecret : le onevaller, o'eat de Granm&iaon Il me l'a raconté . CHRIST»!.- Et moi, Je l'ai vu, J'dtaia à la fendtre. Méfiea-vouo de ma Tan ta. «31 elle le rencontre, elle eat capable de faire du acandale. de ÏRBKOL.- Ce aérait un joli début pour mol • OîRIoTIHS.- Prévenez H. de Grandmaiaoa de na paa ae montrer . de TREMOL.- Deux précautions valent mieux qu'une ... attendes, (à la Tante) Voua na aavez donc paa que la Prlnoease délia Millaflor, jalouse comme une tlgresse, le cherche partout depuis qu'elle le sait infidèle ? LA TARTE.- Elle sait que .... ? de TREMOL.- Elle sait qu'il a renoontré, la jour du pélérlnage de Montalgu, une beauté qui a captivé son coeur . LA TASTE.- Ah »..... de TREMOL. m Une femme aux yeux irrésiatibles ..... LA TAfciTE.- Oh î..... de TREMOL.- Au sourlreangélique .... LA TARTE.- Oh !....- Ae TREMOL.- Une femme qui, bien que d'origine bourgeoiae, est l'égala d'une princease par sa distinction .... LA TARTE. - Oh ï.... de TREMOL,- âon oharae ..... LA TARTE.— Ah .'..,. de TREMOL,- La gr&ca de sa démarche .... LA TANTE Oh î de TREMOL (feignant d'ttre aurpris) Vous la connaissez ? LA TANTE.- C'est mol . de TREMOL.- Et il sait que vous devez venir ce soir ? LA TASTE.- Oui î de TRS&OL.- Alors, il viendra.... l'amour lui fera tout bfcaver . LA TARTE.- Oh .' de TREMOL.- D'autant plus qu'il est sûr que vous ne le verrez pas. LA TANTE.- Comment ? de TREMOL.- Vous passeras h ses oGtéa, tous Xe frôlerez, tous causeras aTeo lui longuement ..., et tous ne le reconnaîtrez pas, tellement il est passé maître dans l'art de ae déguiser . CHRI3TIJ» S.— Oui, Hugo m'a dit que ça l'a rendu célèbre à l'Université. ds TREMOL. — Il est tour à tour, dana la mime journée, étudiant, officier, abbé galant, oocner de carrosse» 11 a , à aa volonté, Tingt ou cinquante ans; il est petit, il aat grand; 11 est blond, 11 est brun .... LA TA!;TE,- Vous vous y trompez vous-même ? de TREMOL.- von, moi. J'ai trop l'habitude ... Et encore, et encore ! LA TARTE.- 31 vous le découvriez dans le bal, tous me la montreriez .' 0KRX3TXRE.- Faites cela pour ma Tente . de TREMOL.- (après un ssmblant d'hésitation). Eh bien, je tous la promets. (à Christine) On ne peut rien tous refuser . de TREMOL.- L'annonce du départ de Monseigneur a mis toute la tIIIs en émoi; le Président de la chambre de rhétorique Tient de solliciter pour sa société l'autorisation de chanter quelques chosurs sous Iss fenêtres . LA TARTE.- Le chant du cygne . ds TREMOL.- Et la plus ancienne dss sociétés a réclamé l'honneur ds danser loi les plus jolies dansss du pays de Brabant. Jusqu'au oa/riHonneur ds Bt. Pierre qui voulait faire chanter, a ses olochss, au ooup de minuit, la vieille chanson flamands (an sourdine, à l'orchestre, l'air de la vieille chanson) qui a, dit on, la Tsrtu ds rstsnlr au pays ds Lourain ceux et celles qui Toudraient secouer de leurs souliers, sur lss routss de l'étranger, la poussière de la terre natale ♦... CHRISTINE.-^rêveuse). ♦., la Tieille chanson qui fait aimsr la Fatris, le Tillage, la Tille aux toits pointus, la tIIIs aux clochers familiers, la Tlsille chanson qui console l'âme des morts, st que la nourrice chante pour endormir l'enfant . LA TAiSTE.- qu'eat-ce que cela peut faire au Dus; la ohanaon n'a de pouvoir que sur ceux qui sont du pays . Emmenaz-mol, Monsieur de Trémol, je vais essayer de reconnaître le ChCT&ller . ds TREMOL.- Laissez-moi d'abord faire un tour dans le bal avso votre nièce.... je vais tâcher de le découvrir... LA TARTE.- le tous aocupes paa de mol, occupés-Tous de lui... ds lui.... (ds Trémol s'incline profondément et tend la main à Christine. Sortie cérémonieuse sur l'air de la gaTOtte, par le tond, dont un larbin ouvre puis rsferme les rideaux . ô. S C S » g IV LA tante puis XISX . LA TANTE.- SI j® risquais un oeil ? (Elle ouvre la porto on pan coupé, deuxième plan à gauche et se trouve en faco de Kiek) KIEK,- (entrant) Pardon, excuse, Celle dame, ne pourriez-voue pas a*Indiquer la ealle de bal ? LA TA&TE.- Philidor ? KIEK.- fia reconnaissant) Suphraaie .' C'est vous, ce paquet-là f LA TANTE.- Comment me trouvez-voua ? KIEK.- Etrange... maia oe que je trouve da plua étrange oncore, c'est qu'obligé de rantrer à Louvain, je n'ai plua pu de voa nouvelles depuis lea vlpraa de Montnigu . LA TANTE.— Philidor, jo oui» aimée par un Soigneur .' KIEK.- Çue ditea—vous ? LA TANTE.- La vérité, Philidor. Je ne devrala paa voua raconter cela, maie puisque tout ast fini maintenant entre nous .... KIEK.- (abasourdi) Ah .' tout est fiai ?..., LA TANTE.- Puia-je héalter, Philidor, entre un nomma d'épée et un homme d'épicerie ? Quand une feirnae coma isol a eu l'honneur d'être remarquée par un hotame comme le Chevalier Eueèbe de la Poivrière ,,... KIEK.- Alors, quand voua me jurioz dana la diligence un étemel amour ? ..... LA TANTE.- Je n'avala pas encore rencontré le Chevalier .... îigure* voua que, dès qu'il m'a vue, il m'a préférée à la prinooaao Eepéranza délia Mlllaflor . J'ai comme la prlneease l'air distingué, le maintien noble et puia des cheveux, un Sourire, des yeux, des brae .... KIEK.- (continuant) .... des jambe», des mains, un noz, de la moue-tache ..... LA TANTE.- J'ai deviné tout de aulta queoe coeur demandait à être conaolé ..... KI3K.— Et ..... LA TANTE.- (baissant lea yeux) Et noua avons prie ensemble le chemin du pétit bole de chênes . ICISK.~ J*ai prit le aime chemin, dix minutes après; roua avez eu de la chance, Euphraaie, que mon bâton ne voua ait paa rencontrée ensemble* Votre Chevalier aurait été consolé tout ds suite ..... LA TANTE.- Voilà bien 1«épicier ..... KXKK.- Et, dans le bois de chênes, vous n'avez mime pas eu un sou-vsnir sur la diligence d'Anvers ? LA TAUTE.- Dans le bois de chines .... ce fut chou blanc, Phllldori.. Figurez-vous qu'à mesure que noua avanoiona, le Chevalier devenait moins loquace. Tout-à-ooup, nous entendons dss cris, nous sommes entourés par des gens qui nous pressent et qui nous bousculent ... Je vois brusquement trente-six chandelles. KISK.- Vous aviez reçu un coup de poing dans l'oeil ? LA TAKTE.— fcon, c'était les ehandellea des pèlerins qui revenaient de la basilique... On tohu-bohu comme on n'en voit qu'à Montaigu à la fin des pélérinages . On dansait autour de nous, on ohantait, on noua apostrophait.... XTîïK.- Le chevalier tira son épée ? LA TAisTE.- C'est probable ... S'est mtffns certain ! Mais js na l'a»-pas vu; quand Je parvins à sortir du cercle qui gambadait autour de mol, il avait diaparu. XX2K.- Eh bien, Madame, il faudra t&cher de le retrouver; Je vous tire ma révérence; on ne mange pas de ce pain-là dans l'épicerie . la TAKTE.- Je n'ai qu'un mot à voua dire avant de nous séparer : c'eat que je suie intacte, Philidor . Kl ES.— Allez au diable, Euphrasie .' (Fausse sortie par le fond) LA TANTE.- Eooutes-«oi, ?hilidor ... (elle le suit) au w s y. «....... il ' I l—IWW»I «l i —WWMNMM——i HUGO - MAKOLA. MAHOLA.- (entrant en coup do vont) Peut-être nous le trouverons par ici... Ah .' Hugo .' Quand le sang d'une Espagnole se met a prendre feu, tous les pompiers de l'Espagns n'y pourralsnt rien . HUGO.- Eteignez-vous, Manola, éteignez-vous. MA&îOLA.- Taisez-la ! HUGO .- vous dites ? MAKQLA.- je dis î taisez-la .' Vous êtes du ttord, vous, vous ne savez pas ce que c'est qu'un tempérament du Midi .'.,. Consent tout le monde sait qu'Alvarez ns donne cette fête que pour votre amoureuse et vous ns pensez pas à la vengeance .' HUGO.- C'eat que Je a'ai paa de droit aur Chriatine, Manola. MAKOLA.- quand on n'a paa de droit, eararatoa, on an prend .'. Voua allez un peu voir ai Je vais laiaser Alvarez partir en Eapa^ne sans plus se souoier de mol qu'un torrero d'une banane. Mon amour est un obus chargé. Je n'ai qu'à allumer la mèche et tout sautera en l'air.' .... Pas de concession .' Jamais de concession . Une Ssoa^nole , là-deasua, c'est du bronze aoudé sur du granit .' HUGO.- Manda, Js me sens à votre contaot devenir violent, plus que violent, frénétique î Je me sens vis-à-vis du Duo, oapabls de ohoaee terriolea .... si tsrribles que .... je vais demander con-ssil à Papa dès qu'il arrivera. MAKOLA. -(criant de pitié) Il va demander oonaeil à Papa .' Taiaez-là, mal8 taiaez-la donc !.. Laiaaez-le tranquille, votre Papa ï il est déjà assez ennuyé d'être trompé par la Tante de Christine. HUGO.- qu'est-ce que vous ditea ? MANOLA. Je oroyaia que vous le saviez. Va m'apprendra à la taire. Mais taiaona-la toua les deux . faites ma vengeance vCtre et je faia la vôtre mienne. HUGO.- Topez-la . MANQLA.- HUGO.- MAKCLA.-HUGO.- MAKÛLA. HUGQ.- MAKOLA.- HUGO. - DUaTTO Djmiàk Ah ! le fond eat chez moi sauvage Je voua préviens que j'ai mon plan. Oui ! le jour ds son mariage. Je lui plante un poignard au flanc .' Un poignard, allons donc, ma chère.' Vous voulez ©'effrayer ainsi .' Je le porte à ma Jarretière Faites donc voir . .Ben .' le voici .' Un poignard quoi , c'est un poignard .' Il est effilé comme un dard 11 coupe comme un tranche-lard . Je aena que je deviena blafard (bia) SBSEMBLE.- (air à castagnettes) Le tranchant eat bien effilé Ollé .' On ne fait éien de mieux que a . La vengeance, se mange froid . HUGO.- Nous avons notre poignard ! de TREMOL.- Pourquoi faire ? MANOLA.- Vous ne me connaissez pas . de TREMOL.- Hein ? HUGO.- iRas de concession ï jamais de concession. Une Espagnole, là-dessus c'est du bronze soudé sur du granit . MANOLA.- Voilà .' de TREMOL.- (très calma) Alors, inutile que je voua fa8se le message dont le Duc m'avait chargé pour vous . Je vais lui rendre ce papier , MANOLA.- Qu'est-ce que c'est ? de TREMOL.- Cela n'a plus d'importance . ' \ I HUGO. (tranchant) Ca n'a plus aucune espèce d'importance . MAHOLA.- (à Hugo) Taisez-la ... Dites toujours, mon petit Trémol; nous sommes de vieux amis, on peut causer . de TREMOL.- Ah .' mon Dieu, moins que rien : une simple lettre de ohange .... HUGO.- «ous ne sommes pas de ceux qu'on achète, Monsieur. MAHOLA.— (à Hugo) Taisez-la !. de TREMOL.- Elle a ceci de particulier qu'elle est payable au porteur, à Barcelone, à la oondition qu'elle soit présentée à la banque avant un mois . HUGO.- Qu'est-ce que vous voulez que ça noua fasse 1 MAiïGLA.— Mais Ifaisez-la donc ' Eaiasez parler, Monaieur .' de TRSMOL.- Cet autre papier, c'eat un paaaeport qui permettrait au porteur de traveraer la ïranee. La diligence de Louvain part dana une heure, juste à temps pour rattraper à Bruxellea celle qui va à Paria toua lea 15 Jours. Pas de diligence, pas de chèque . HUGO.- Et la vengeance ? MAHOLA.- (prenant le chèque et lisant le chiffre) Je suis suffisamment vengée comiae cela. Voua direz à Monseigneur que je regrette encore plus que lui de m'en aller sana le voir» (Elle embrasse de Trémol) et que je vous ai embrasaé pour lui. (à Hugo) Voua ne connaissez paa la vie, venez que je voua embraaae aussi, Je veux voua laisaer un aouvenir: je vous donne mon poignard. HUGO.- (ahuri) Qu'est-ce que vous voulez que j'en fasse ? (Bancla reprend l'air que Hugo et de Trémol accompagnent) ENSEMBLE.- Oui, c'eat plu3 fort que moi, Jen'y puia rien, ma foi î Oui, je 3ens un je ne sais quoi, C£ui me tire, tire, tire par là. Je me sena appeler Je me sena vaciller C'est comme si aoudain j'allais m'envoler .' Ollé .' (elle disparaît sur la dernière mesure , par la gauohe; de Trémol sort derrière elle.) s C g «f 5 vii hugo - kizk (HUGO.- (piteux) Et voilà ma vengeance qui prend la diligence pour 1'Espagne. (mettant le poignard dana aa poche et s'aescy&nt d'un air accablé près do la porte de gaucho.) Ah ! je oui a bien ma, ma, bien leu, leu, bien malheureux. (Kiek entre de droite aana le voir, l'air également accablé.) KIEK.-. (à part) Je n'auraia nas cru que cela m'aurait fait autant d'effet . HUGO.- (aurpria) Mon père * KIEK.- (idem) Mon fila .' VUGO.- Voua n'avez paa de Chance, mon père, avec la Tante. KIïK.- Tu n'a» paa de chance, mon fila, avec la nièce . HUGO.- (aoupirant) Ah .' Kiac.- (idem) Ah .' HUGO.- (la main tendue) Ah ! qui dira toua lea chagrina d'un père HUGO.- (lui serrant la main) A voa ennuie, je coiapâtia, mon père. CQVï'i&'ïa m et m j-ils KIEK.- (idem) Ah î qui dira toua lea chagrina d'un fila KISK.- idem) Le tes chagrina. Je prends ma part, mon fils 3n me voyant a'émeut un coeur de père. Je eena pour moi vibrer un coeur de fila Nul n'a jamala rencontré me illeur père. Nul n'a jamala trouvé de meilleur fila . Ah! père et fila, toua les deux font la paire Ah .' oui le pôre est bien àlgna du fila .' HUGO.- KISK. - HUGO. KIEK.- E£» SEMBLE.— BUGO.- Un jour, ai voua vous mariez, mon père, Si, quelque jour, tu convoies, mon fila , De mon enfant vous serez le grand' père, Et cet enfant sera mon petit-fils . KIJ3K.- gUGO.- KISK. - HUGO.- Ça* 11 aoit, mon Dieu, cligne dis non grand'-père Kl3K»- faitea, Seigneur, qu'il ressemble à mon fils î (Le Sénéchal paraît en ce moment avec de Trémol par la porte de droite. Tous deux se tiennent immobiles. Hugo et Kick ne les volent pas. Un domestique se montre et disparaît par les rideaux du fond.} LE DOMESTIQUE. -(parlé) Le buffet est ouvert; le buffet est ouvert I Continuation du couplet HUGO.- Pour oublier, allons boire, mon père 1 KIHK.- Pour oublier, allons boire, mon fils .' ENSEMBLE.- Ainsi le fila va boire avec le père Le père ainsi va boire avec le fils , (ils sortent oras-deaaua, oras-dessous» par le fond.) £ j i s VIII LS SSKSCHAL - de TREMOL LS 3EH3CHAL.- Je ne aaio pas ai je me trompe, raais ça doit Stre un père et un fils . de TREMOL.- (chanté) Le plus vieux, c'est probablement le père, LE 333ïwîAL, - (chanté) Et le ^lua jeune, c'eat aana doute le fils . de TREMOL.- On ne sait jamais .... LE S0BR3GHÂL. - Mon cher Monsieur, J® voua al pria à part pour vous dire que je auia trèa mécontent. C'est avec le plus grand plaisir que j'ai prêté mon hôtel au Duc pour cette fôte, mais vraiment, on exagère î A peine le buffet a-t-il été ouvert, qu'une bande de sauvages s'est ruée sur les victuailles et sur les bouteilles .... de TREMOL. ( consterné) Au dix-huitième siècle, déjà .' LE SEEE'wHÀL. - J'en ai vu qui mettaient de a truffes en poche et qui vidaient des bouteilles de Champagne dans le clavecin . Aussi js voudrais, monsisur l'Intendant, que voua surve illiassiez ça de plus près . de TREMOL.- Pardon, pardon, je ne suia paa ici pour compter les truffes et lea fonda de bouteilles . le SENECHAL.— .... voua avez pour premier devoir de veiller au gaspillage.... c'eat le Duc qui paie l'aduition . de TRSMOL.- Vous aie periaettraz. Monsieur le Sénéchal, de n'accepter que les observations de Monseigneur et non lea vôtres ..... LE SSKECHAL,- IX suffit, Monsieur; noua reprendrons cette conversation. Je voua raontrorai .... de TREMOL.- Les menaces 1 (avec une froide politeaae) J'ai l'honneur. Monsieur le Sénéchal, de prendre congé de vous .... (il aort par la droite) LE SE83CKAL.- Voyons, voyona, écoutez-moi, de Trémol .(Il le auit). SCENE IX CTRIoTM - HUGO puia tout la monde. (Chrlatlne entre suivie de Hu^c.) HUGO.- Je suis bien contant de voua voir, ma cousine; j'ai h voua parler . CHRISTDiS.- Il est absolument inutile que voua m'adroasiei la parole Je ne vous répondrais pac . HUGO.- Cependant .... (Musique et brouhaha au dehors) CHRISTINE.- Voici Monseigneur, je voua prie de me laiaser . (Les rideaux du fond a'ouvrent et montrent lea nombreux invités dana le aomptueux décor brillamment éclairé ds la 3allc de bal. Les invité» font la haie. Alvarez descend et va vera Christine.) ALVAREZ.- Voulez-vous accepter ma iaain Pour que Je voua" fraie un chemin ? Christine, at.;r<5es ma demande Au milieu de noa lnvlt-la . Pour voir danser cette danse flamande. Prenez place à mes cîtéa . CHRISTINE.- (gaîment) Ah î Monseigneur, je auis confuse Le votre bonté, vrai, j'abuee . ALVAREZ.- Allons, chèr®, allons-nous placer Car l'orchestre va commencer . LES INVITES.- (pendant qu'on se place) Allons .' allons tous nous placer Car l'orchestre va commencer . ballet (Danse à figurer, pendant laquelle Christine est assise dans un fauteuil voisin de celui du Duc. Hugo la regarde de loin; la Tante ne tient pas en place et cherche à reconnaître aon Chevalier; Kiek boude dans un coin face au public .) ALVAREZ (s'avançant vers le Président de la Société resonnalsaable aux nombreux insignes ^u'il porte en sautoir .) ALVAREZ. Bravo Monsieur le Président Je voue fais tout mon compliment. L2 CHOEUR.- Sravo, Monsieur le Président, Chacun vous fait son compliment. ALVAREZ. - Maintenant, je vais, s'il leur plaît Mener ces dames au buffet . (On se bouscule pour sortir par le fond du salon, la scène se vide en un clin d'oeil; Aïvarez sort le dernier avec Christine; les larbins referment lea rideaux, le Sénéchal qui était descendu est enfermé dana le petit salon du premier plan .) LS 3ESSCHAL.- On aurait dû placer des barrières; ila vont tout démolir, (à de Trdmol qui entre très affairé de droite.) Je voua rends responsable de ce qui arrivera, Monsieur; je vous en rends responsable.'î de TRSidOL.- (crispé).- Eh , Monsieur .... ( A oe moment, la tante paraît de gauche et marche à de Trémol, sans voir le Sénéchal. ) LA TARTE.- (bas k de Trémol.) Eh bien, vous n'avez pas rencontré mon Chevalier ? de TREhÎOL.- Si, ai (ae frappant le front et bas en regardant le Sénéchal) Vous ne l'avioz pas reconnu ? Chut !.. / le voilà ... (mouvement de aurpriae de la Tante). Vous ne l'auriez jamais trouvé toute aeulo n'eat-oo paa ? LA TAHTE.- Jamais . de TREMOL.- Je voua l'avaia dit. (3n clignant de l'oeil) Je voua lalaae. (il aort) LE 3EHECHAL.- (étonné) Oui, Madame, c'eat moi . LA TAi,'TE.- ( à elle-même) C'est prodigieux, jusqu'il la voix qui eat changée. LS SÏBfSOHAL.- Qu'est-ce que voua me voulez. Madame ? LA TARTE.— Lea yeux de l'amour percent tous lea mystères .... Je sais que la princesse Ssperanza délia Millaflor est ici .... 8 c s K E X LE 3KK2CHAL, de TREMOL puia LA TARTE SCS 3 S XI LA TARTE - LE âSREGHAL LA TARTE.- Voua i C'eat voua LS 8E8ECHAL.- Illl est ici ? Je ne la connais paa. mais ce bal eat si m§l<$. LA TARTE.- ti 'essayez paa de dissimuler plus longte mps. Je sala que c'eat pour elle que voua avez pria ce déguisement .... (avec un grand élan) Ah ! je lea ai toujoura, tu aaia î LS 888BCHAL.- quoi ? LA TAHTE.- Mes yeux, mes braa, ma bouche, :acn nez, non sourire... Je lia encore une foia dans ton coeur .... le petit bois de chSnea ... Ah î tiens, mets ta main sur le mien (elle lui met de force la main sur son coeur) LS 3SHSCHAL.- (cherchant à ae dégager) Maia, Madame, je voua en supplie . DUO SUR LA MB3IQU3 LU DEUXIEME ACTE LA TASTS.- Mcn coeur lue l'amour hante Dans une forge ardente S'eabfaae à ton retour. Tous les marteaux d'amour, Le battent nuit et jour. LE S2EECiIAL.- Ah • mon Dieu, que dois-je croire î Le marteau, c'eat; notoire, A fflé son cerveau A coupa de marteau. LA TARTE. - Tieni, tiens, aasta ta main là, San3 toi, tipetipetipeti î LE â&i ecjîal. - Ah .' comme son coeur va, (se dirigeant vers un cordon de sonnette) Laiaaez-moi, je veux là Sonner, drin-dre-lin-drin-drin, patata .' EHSEMBLE.- Sai3-tu pour qui l'amour Avec ardeur Rat en ce jour Sur mon coeur. LA TARTE.- Ali .' j'aide aarta que j'en diae rien LE 3EK ESHAL.— Elle ne me fait grâce de rien . LA TAXTE.- Tu le devinea bien . LE SWECHAL.- Je ne devine rien Tipetape .' LA TA;ÎTE.-LE aSTSGKAL.- Comae il frappe, Je sonne et frappe etc. ... LE SSfECHAL.- (furieux) Madame,j'en ai assez.' Jamais on ne a'eat moqué à ce point d'un Sénéchal. LA TAUTE.- Enlève cette oarbe blanche, Suaôbe, ça te vieillit, mon amour . LE SBBSCHAL.- (éclatant) Voulaz-voua voua en aller à la fin . LA TA&TE.- Laisee-moi donc, Eusèbe, puisque je aaia tout . (elle lui aaute au cou par aurpriae et l'ombra.* se) le S06ECHAL.- Au secours, au accours ,' (Entrent Hugo de droite et Christine de gauche. lia restent pétrifiés sur le seuil.) HUGO ET CHHI3TBFE,- Oh .' le Sénéchal .' LA TANTE.- Le Sénéchal ? LE BESECHAL.- (remettant de l'ordre dans aa toilette.) Allez donc me chercher la garda. Qu'on jette cette folle en prison . LA TAKTE.- (abasourdie) Alors, vous Stes vraiment le Sénéchal ?... Eh bien, par exemple. HUGO.- Tout Louvain connaît le sénéohal . LA TAÎ4TB.- (au Sénéchal) ¥oua ne pouviez pas le dire plus tôt . LE SEH&CHAL.- Mais, .i&dataa, 11 y a une heure que je m'enroue à voua le crier. (Criant en ouvrant laa rideaux ) s da Trémol, je voua .... de Trémol ... (il sort) HUGO.- Tâchez de le calmer . LA TANTE.- Bien ... j'y vais . (Jlle le suit en grand désarroi) S C E E xii CHRISTIHS - HUGO puia de TREMOL , HUGO.- Bien que vous m'ayez défendu de vous parler, ma cousine, fermettez-moi da profiter de ce hasard qui nous met en tâte-—tête ..... CHRISTIMS.— ... deux minutes, Monsieur, soit î A qui al lez-voua me dénoncer aujourd'hui, Monaieur ? HUGO.- Moi ? Je ne trouvais paa d'autre moyen d'éloigner Konsei-gneur. Je vous aime, soi, Christine . "CHRISTINE .- (jouant de l'éventail at minaudant) Monsieur oc ne prouve pas aon amour aux gena en lea faisant arrêter . HUGO.- .... Voua ne «•aimez plua ? CHRISTINE.- Combien da foia faudra-t-il que je voua le répète ? de TREMOL.- (entrant par le fond) Hugo, Monseigneur voua fait de» mander tout de suite; voua le trouverez dana le petit salon à gauche au bout de la galerie. HUGO.- Roua recauserons, Christine . «CHRI3TÏR2,- C'est tout causé .... Adieu, Hugo . HUGO.- (k part on allant).- Si c'était un 4è*e ?.... Oh î je veillerai.(il sort au fond aprèa avoir parlé baa à de Trémol qui lui répond : wSssayô3.... oyaayez toujoura ... Voua ne risquez ja?aai3 que de voua faire mettre à la portai..) a c g s s xiii de TrfEMOL - CHRISTINE. CHRICTIKK.- Qu'aat-atf qua le Duc lui veut ? de TREMOL.— Il veut l'éloigner de vou^ pour voua entretenir de choses uêrisuaea, excessivement, sérieuse» . Il me suit ... Il fait une chaleur .... je vais ouvrir la fenêtre . CHRISTIES.- J'allais voua le demander ... Qucs peut bien avoir à i&e dire Monseigneur ? de TRSMQL.- Voua ne vous en doutez jaa un peu ? CHRISTINE.- (hésitant) Paa du tout . de TREMOL.- Sa ce cas, vous allez le savoir, le voici . (Alvarez entre par le fond, de Trémol sort par la gauche) 3 C S K S XIV . CHRISTIKE - ALVAREZ ALVAREZ.- Chère Christine, je vous avais dit que voua seriez la reine de ce bal . CHRISTIRH.- Ah ! Monseigneur, quai dr3le de sonde ... c'eat bien mêlé. Il y en a qui sont bien honnâtea, mais il y en a d'autres qui sont d'une effronterie î Je vois encore ee petit abbé qui a tiré un oeil de aa poche pour me regarder de tout près et quia'est écrié :nc'est un bijou, c'est un ange ALVARSZ (souriant) Oui . CHRISTINE.- il se moquait de moi.....mais ça m'est blés égal, Monseigneur .... oe n'est pas à eux que Je voulais plaire, c'est à vous . ALVAREZ.- Christine, jamais mon coeur n'a été épris comme 11 l'est et le dernier amour de ma vie d'étudiant aura été le plus bsau. Il ne tient qu'à vous, Christine, qu'il soit aussi le*premier amour de ma vie de grand seigneur, puisque le Roi m'appelle à la Cour de Madrid . CHRIST 1RS.- Quoi ? ALVAREZ.- Je pars demain . Ah ! pour embellir ma vie là-bas, pourquoi ne puis-je vous offrir de partager mon nom . CHRIST 1RS.- Je ne vous comprends pas bien, Monseigneur ! ALVAREZ.- Les institutions inflsxibles de mon pays m'empêchent de faire de vous ma femme, mais vous n'en ssriez pas moins mon unique passion. A vous de savoir si vous m'aimes assez pour vous acoomoder d'une union secrète . CHRISTIES.- Monseigneur ..... ALVAREZ.- Je vous ferai, au fond d'un vallon perdu dans les montagnes, un séjour que l'amour habitera avec nous, et où vous n'entendrez que de loin l'écho dos intrigues de la Cour . CHRISTINE.- Mais, Monseigneur, la médisance ne se frayera-t-elle pas un chemin jusqu'à cette retraite ? ALVAREZ.- CHRISTIRS.— ALVARKZ.- CRRISTIKS.- ABVAREZ.- Ce coeur qui, vers l'amour, lentement s'aohemine, Ce coeur d'enfant, doux et joyeux Ce coeur simple et mystérieux, Ce coeur est-il à moi, Christine ? Que noua importe I Christine, nous nous aimerons .' Pourquoi me tenter de la sorte Quand à vous obéir, mes désirs sont ai prompte ! Votre amour, je le aena, eat un amour frivole. Ce n'eat qu'un penchant passager, De même qu'un globe léger Produit d'un aouffle qui a'envole, Il aait amuser un inatant Et ne renferme que du vent ! Ce coeur peut-être me „réfère Le timide et »aif cousin, Qui pleure au fond du magasin, Oti a'arrondit Monaieur aon père. Je luimontre de la rigueur. Et, je le croie bien. Monseigneur, Il ne posaède paa mon coeur . CHRISTINE.- Ah ! laissez-moi ALVAREZ.- JTe t'aima CHRISTINE.- Ah '. laissez-moi ALVAREZ.— Je t'aima Réponda-mol, dis le mot vainqueur Le mot divin, la mot suprême Die-le mol, dla-le moi!..... (on entend le choeur préluder eoua la fenftre ouverte} CHRISTIKS.- Ecoutez, Monseigneur , La chanson de la terre aimée, La chanson qui prend tout le coeur Comme on prend un oiaeau dana une main fermée. (le premier couplet de la chanaon est chanté en sourdine car le choeur) CSiRISTIiîE.— (parlé sur la musique).- La chanson qulfait aimer le pays et la ville, la chanson qui retient au pays ceux qui voulaient prendre la route de l'étranger . (Alvarez va à la fenêtre et la ferme) ALVAREZ.- Chanson de la terre natale, Chanaon d'amour, chanaon fatale, Chriatine ne t'entendra plus.... (à Christine) Chère Christine, Ils ae sont tua, Lee joura paaaés aont révolue . (Il veut l'entraîner. - La voix de Hugo ae fait entendre derrière lea rideaux du fond et ffoante la chanaon flamande. Alvarez et Chriatine écoutent en silence. A la fin, Hugo entre en aoène et se jatte aux pieds d'Alvarez .) HUGO.- Ah ! Monssigneur, pardonnez-moi. Voyez ma peina et mon émoi, CHRISTIMS 5T HUGO.- Oui. c'est la voix, c'eat la voix chérie Ecoutez, c'eat la voix do la Patrie, ïrémiaaante, elle noua marie. Elle est pour noua la vie, Elle eat pour noua la fol .' (Reprise do ces cinq derniers vers avec le Duc . (Le Duc va à la porte du fond, ouvre laa rideaux; tout le monde eat dans la aalla de hal et deaoond à 1'avant-scène .) ALVAREZ. ( à tous) Voici des incident a imprévus au programme Je vous présente Hugo, mon confrère, et as femme HUGO. — (air précédent) Ah ! Monseigneur, mariez donc le père, Pulsqu'à présent vous marisz le fils LA TARTE.- (a'avançant) Je ne demanderais pas misux.mais c'est lui qui, maintenant .... (elle montre Klek) ALVAREZ.- (gaîment à Kiek) Voua n'aviez donc pas deviné, mon cher Klek, que c'était une épreuve . Kl SX".— Mais le Seigneur du bois de chênes ?,... ALVAREZ.- Un ami à moi, que Madame me suppliait de nommer entrepo-sitaire pour les Pays-Ras Autrichiens des orangea de mon Duché de Carnaval . KIEK.- Et vous avez consenti ? ALVAREZ.- J'ai consenti, par amitié pour Christine, à conférer ce titre à l'époux de Madame. A voua de savoir si ..... KIEK.- (saluant) Un ai rand nombre d'oranges vaut bien une couronne de fleurs d'oranger, Monseigneur . TOUS .- Honneur aux quatre époux ! Avec eux réjouissons-nous .' COUPLET PIRAL . R I JD S A U . ï. ■ aavbvqtU 6*a»*l«ag »•* i» »V * v'jA . . : . -, î ' lit ; ■ ' ., . ol , ■■■■ i • to" . 'i - ■ ■ ■ . . .. ' . .... " ■;■ • • ' " : t îi' v'ï • vn; a ' iv: ■ ' ' ' ' ' * : , 1 ' ' * ■ « , . .. ■ .......